Le président du groupe UMP au Conseil de Paris Jean-François Legaret s'en est pris vendredi à la candidate PS à la mairie de Paris Anne Hidalgo, la traitant de "potiche", mais aussi à la possible candidate de l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, parlant à son sujet d'opération "marketing".
"Ce n'est pas du tout mépriser Anne Hidalgo de dire qu'elle n'a ni la personnalité, ni l'autorité naturelle (du maire de Paris) Bertrand Delanoë", attaque Jean-François Legaret dans Le Parisien. Depuis qu'Anne Hidalgo est première adjointe du maire, "la règle qu'on lui a imposée et qu'elle a acceptée c'est 'Sois belle et tais-toi' ! C'est un peu court pour exister. Elle n'est que la voix de son maître et pendant 12 ans elle a accepté de jouer les potiches", ajoute-t-il.
Jean-François Legaret n'épargne pas non plus Nathalie Kosciusko-Morizet, la députée-maire de Longjumeau (Essonne), qui pourrait très prochainement annoncer sa participation à la primaire que l'UMP souhaite organiser pour désigner son candidat aux élections municipales de 2014. "NKM, ça vient de sortir, ça ressemble beaucoup à une opération marketing", estime le maire du Ier arrondissement, qui juge que "le fait de ne pas être parisienne n'est pas vraiment un atout".
Jean-François Legaret a fait savoir que lui-même était "disponible" pour être candidat à la primaire, si l'ancien Premier ministre François Fillon et le président de l'UDI Jean-Louis Borloo ne briguaient pas la mairie, ce qui est de plus en plus probable.
Anne Hidalgo a repris de volée Jean-François Legaret, dans le discours qu'elle a prononcé vendredi matin en clôture de la Conférence internationale des élues locales organisée à l'Hôtel de Ville. "Ici à Paris aujourd'hui même, quelle n'a pas été ma surprise de lire ce matin en ouvrant le journal les propos incroyables d'un des nombreux leaders de l'opposition municipale", a dit Anne Hidalgo en citant les propos de Jean-François Legaret, qui ont été hués par une assemblée de plusieurs centaines de femmes venues des cinq continents.
Anne Hidalgo est la présidente de la commission permanente de l'égalité femmes-hommes de l'organisation mondiale des villes Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU), dont Bertrand Delanoë est président fondateur d'honneur. La maire de Lille et ex-première secrétaire du PS, Martine Aubry, a exprimé son "effarement" face aux propos de Jean-François Legaret. "Ces propos d'une grossièreté sans nom et d'un machisme d'un autre temps le déconsidèrent", a-t-elle dit dans un communiqué.
Jean-François Legaret s'est aussi attiré les foudres de son camp. Le député de Bernard Debré (UMP) a jugé "inacceptable" ses attaques contre NKM. "Jean-François, ne recommence pas cette démonstration de méchanceté. Elle est inutile et nous serions obligés de demander ta démission", lui a-t-il écrit dans une lettre ouverte publiée sur son blog. Un conseiller de Paris a aussi fustigé sous couvert d'anonymat la "ringardise" des propos de M. Legaret sur Anne Hidalgo.