L'info. La bataille s'annonce rude. Entre Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet, candidates à la mairie de Paris, les coups ont fusé pendant le week-end. C'est NKM, la candidate UMP qui a dégainé la première, dans le JDD, en assurant que sa rivale socialiste avait été condamnée en 2012. Des propos "mensongers" démentis par l'intéressée, qui a annoncé lundi son intention de porter plainte.
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"Leçons de morale". Dimanche, le JDD rapporte une confidence de l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, qui se plaint des "leçons de morale" d'Anne Hidalgo, la première adjointe de Bertrand Delanoë. Nathalie Kosciusko-Morizet assure qu'Anne Hidalgo "a été condamnée en 2012 à 20.000 euros d'amende pour travail déguisé à l'Atelier d'urbanisme de la Ville de Paris (APUR)". "Cela ne l'a pas gênée d'être élue sur la liste de Jean-Paul Huchon, condamné pour prise illégale d'intérêts", lance NKM, qui "observe enfin que la conseillère de Paris Mireille Flam est mise en cause dans une affaire de favoritisme et toujours soutenue par Delanoë".
"Des propos mensongers" et une plainte à venir. La réponse d'Anne Hidalgo ne s'est pas fait attendre : "j'ai pris connaissance avec consternation des propos mensongers de Nathalie Kosciusko-Morizet publiés dans le Journal du Dimanche relatifs à une condamnation que j'aurais eue". "Je démens bien tendu de telles allégations et j'en appelle une fois encore à une campagne digne et respectueuse des personnes où la calomnie et les insinuations n'ont pas leur place", a poursuivi Anne Hidalgo.
J'ai décidé de porter plainte à l'encontre de Madame Kosciusko-Morizet pour diffamation : bit.ly/178Aoo5— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 1 avril 2013
Lundi matin, c'est son avocat qui s'est exprimé à sa place, pour annoncer son intention de porter l'affaire devant les tribunaux : "Anne Hidalgo réprouve particulièrement le fait que Mme Kosciusko-Morizet ait souhaité initier sa campagne à Paris par de telles insinuations calomnieuses et n'accepte pas que sa probité puisse être mise en cause. Elle m'a donc mandaté pour donner une suite judiciaire à ces propos qui sont inacceptables de la part d'une élue de la République", a annoncé Me Patrick Klugman.
Une défense déjà prête. Dans le camp de NKM, on assure être serein. Quelques heures après l'annonce de la plainte de son adversaire, l'ancienne ministre de l'Ecologie assure ainsi qu'elle "s'étonne d'une telle annonce". Selon un communiqué de son avocat, la députée de l'Essonne "n'admet pas que ses propos soient qualifiés d'insinuations calomnieuses" et "attend avec une grande sérénité un tel procès si, d'aventure, Anne Hidalgo s'avisait de l'engager". "Elle sera, en effet, en mesure de démontrer que ses déclarations, telles que rapportées par le JDD, s'appuyaient sur des éléments sérieux et solides quant à la condamnation de l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) pour travail dissimulé, Apur dont Mme Hidalgo assurait alors la présidence", affirme Me Jean-Yves Dupeux. Et de conclure : "une dispense de peine prononcée par une juridiction correctionnelle ou de police laisse entière la condamnation pénale", ajoute l'avocat.
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Hidalgo serait en tête. D'après un sondage publié dimanche par Le Parisien, à un an du scrutin, l'écart entre les deux candidates semble réduit : si elle était opposée à NKM au second tour, Anne Hidalgo l'emporterait avec 51% des voix, contre 49% pour sa rivale. En revanche, si elle faisait face à Rachida Dati, la socialiste gagnerait plus largement, avec 58% contre 42%.
(Sondage réalisé par Internet, du 26 au 28 mars, auprès d'un échantillon de 807 parisiens âgées de 18 ans et plus. Les intentions de vote sont établies auprès des 757 personnes inscrites sur les listes électorales.)