L'INFO. Anne Hidalgo fait feu de tout bois sur son adversaire. Alors que Nathalie Kosciusko-Morizet, la candidate UMP aux municipales, a dévoilé son programme pour Paris, la première adjointe de Bertand Delanoë, a dénoncé, dimanche lors du Grand Rendez-vous Europe 1 - Le Monde - i>Télé, une "grande légèreté".
"Enfilage de perles"... "Un programme de 12 pages, pour Paris, franchement, elle aurait pu faire mieux et être un peu plus sérieuse", a critiqué Anne Hidalgo. "Il y a de l’enfilage de perles. Des choses sont déjà faites. Par exemple : la question de l’adaptation des horaires. Je trouve ça bien qu’elle s’y intéresse. J’informe NKM qu’il y a des bibliothèques qui ouvrent le dimanche. La droite a voté contre. Nous avons mis en place un système qui permet qu'il y ait de 7h à 22h, dans chaque arrondissement, des piscines ouvertes", a-telle affirmé lors du Grand Rendez-vous.
A l'inverse, celle qui se définit comme la "bâtisseuse" a défini ses priorités si elle élue à la mairie de Paris. La première concerne le logement. "70% des Parisiens sont éligibles au logement social. Je vais pousser cette production de logements sociaux", a-t-elle affirmé. Deuxième levier : faire baisser les "loyer privés qui sont trop élevés". "J’ai proposé un pacte au secteur privé pour mobiliser 10.000 logements sur Paris", a assuré la candidate du PS aux élections municipales. Elle promet si elle est élue, elle n'augmentera pas "les impôts des Parisiens". Anne Hidalgo, qui est contre "une généralisation de l'ouverture des magasins le dimanche, plaide enfin pour qu'on réexamine la question "dans certaines zones touristiques". "Paris est la ville qui possède déjà le plus de magasins ouverts le dimanche. Plus qu'à Londres", a-t-elle argumenté.
... et "incompétence". Anne Hidalgo a également accusé mercredi la précédente majorité, dont sa rivale UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, de ne guère se soucier de l'intérêt public, au sujet d'Ecomouv', société chargée de percevoir l'écotaxe. "Il y a une forme d’incompétence de celles et ceux qui ont signé un contrat avec une entreprise dans lequel, si l’Etat ne le respecte pas, il faut payer 800 millions d’euros. Une entreprise étrangère pour recouvrer l’impôt, c’est quand même un peu étrange. Deuxièmement, 250 millions de frais de gestion…", a-t-elle critiqué. La première adjointe à la mairie de Paris a plaidé pour "une fiscalité écologique quand on voit les dérèglements climatiques". "Peut-être que cette écotaxe n’était pas bien calibrée", a déploré la candidate aux municipales à Paris. "Le gouvernement et NKM ont fait des choses très contradictoires. D’un côté, ils ont poussé la consommation du diesel et notamment la fabrication de véhicules et de camions diesel, ils ont diminué la part du fret ferroviaire, et en même temps ils ont fait une taxe écologique", a-t-elle raillé.
Un hommage polémique à De Gaulle. Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de Paris, a accusé dimanche de "sectarisme" l'ex-président (UMP) de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, lequel a dénoncé une "récupération politique" du général de Gaulle au moment où elle lui rendait hommage. "J'ai été très choquée d'entendre un ancien président de l'Assemblée nationale parler de 'récupération politique'" et "j'ai trouvé qu'il y avait à la fois beaucoup de sectarisme dans son propos et beaucoup d'ignorance", a-t-elle déclaré au Grand rendez-vous Europe 1 - Le Monde - i>Télé.
"J'y étais invitée en tant que représentante d'une commune qui est Compagnon de la Libération", a expliqué la première adjointe de Bertrand Delanoë. "De Gaulle appartient à l'histoire de France, il n'appartient pas à une formation politique", a-t-elle aussi affirmé, rejetant le soupçon d'avoir été samedi gaulliste par opportunisme. "Je suis élue parisienne et je porte avec moi l'histoire de ma ville", a-t-elle martelé.
Un remaniement ? La candidate à la mairie de Paris a également estimé dimanche que François Hollande devait "donner des signes" rapidement, avec une équipe gouvernementale remaniée "plus politique". "La volonté de redresser le pays, de permettre aux entreprises de s'en sortir, accompagner des mutations industrielles et maintenir un matelas social important, ce cap-là il ne faut pas le changer" mais "il y a besoin d'une plus grande efficacité", a-t-elle déclaré au Grand rendez-vous Europe 1- Le Monde - i>Télé. Au président, elle dit "qu'il faut une équipe sûrement plus resserrée, plus à la tâche, plus mobilisée, une vraie équipe politique, dans laquelle les ministres aient réellement un poids sur leur administration". "Je pense qu'il faut aller assez vite car il y a une attente" dans le pays, a-t-elle ajouté, tout en assurant ne pas être dans une "chasse aux sorcières".
Interrogée sur la nécessité d'un remaniement, la candidate à la mairie de Paris a jugé qu'"il faut donner des signes et des signes assez rapides". "Il y a des gens sur le banc de touche" et "quand on est essoufflé il faut peut-être changer les hommes", a déclaré le première adjointe au maire de Paris Bertrand Delanoë, une proche de Martine Aubry.