L'ex-ministre UMP et député de l'Oise Eric Woerth, convoqué par la Cour de justice de la République sur la cession en 2010 de l'hippodrome de Compiègne qu'il est soupçonné d'avoir bradé, a déclaré vendredi "ne vraiment pas comprendre le soupçon".
Interrogé sur son audition la semaine prochaine par la commission d'instruction de la CJR, M. Woerth a déclaré, dans les couloirs de l'Assemblée: "Cela fait deux ans que j'attends, il y a une logique, mais je ne sais pas ce qu'ils veulent, je ne comprends vraiment pas le soupçon" sur la vente.
La question est "toujours de savoir si l'on a respecté la loi, mais la loi au fond est-ce que ça se décide au ministère de l'Agriculture ou est-ce ce que dit le ministère du Budget?", a-t-il ajouté, dénonçant "une sorte de parti pris" et "un lobbyisme de l'ONF complètement fou".
Le 16 mars 2010, alors ministre du Budget, Éric Woerth avait validé par arrêté la vente de gré à gré d'une parcelle de 57 hectares de la forêt de Compiègne, comportant un golf et un hippodrome, à la Société des courses de Compiègne (SCC), moyennant 2,5 millions d'euros. Une décision prise malgré l'opposition de responsables de l'Office national des forêts (ONF) et les réserves du ministère de l'Agriculture.
"Je leur ai déjà expliqué il y a deux ans", a martelé M. Woerth vendredi, en référence à son audition comme témoin assisté en 2011 dans cette enquête pour prise illégale d'intérêts.
Au terme de son audition par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République, qui pourrait s'étaler sur deux journées, l'élu UMP pourrait être mis en examen.
La CJR est chargée d'enquêter et de juger les membres du gouvernement pour des actes délictueux ou criminels commis dans l'exercice de leur fonction.