Eric Woerth sort blanchi de l'affaire de l'hippodrome de Compiègne. L'ancien ministre du budget a bénéficié jeudi d'un non-lieu devant la Cour de justice de la République dans l'affaire de la vente contestée de l'hippodrome de Compiègne en 2010.
Les accusations du Canard Enchaîné. En juillet 2010, le Canard Enchaîné révèle qu'avant de quitter son ministère du budget, Eric Woerth aurait bradé l'hippodrome de Compiègne à une association, la Société des courses de Compiègne, jusqu'alors locataire. Cette dernière aurait déboursé la somme de 2,5 millions d'euros, un prix dix fois inférieur à celui du marché.
Selon l'hebdomadaire satirique, l'ancien ministre aurait favorisé "cette transaction conclue de gré à gré sans enchère, ni appel d'offres". Autre grief : le président de la Société des courses de Compiègne, Antoine Gilibert, serait une connaissance d'Eric Woerth.
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Eric Woerth a toujours nié. L'ancien ministre a toujours récusé les accusations du Canard Enchaîné. Énervé par la polémique, il avait expliqué à l'époque que "l'Etat vend de l'immobilier parce qu'il faut évidemment faire rentrer de l'argent et vendre l'immobilier inutile, c'est tout".
Témoin assisté. Eric Woerth n'avait cependant pas été mis en examen mais placé sous le statut de témoin assisté dans l'enquête ouverte pour prise illégale d'intérêts. Ce statut intermédiaire, entre celui de simple témoin et celui de mis en examen, lui permettait d'avoir accès au dossier.
Un rapport l'avait déjà blanchi. En juillet 2012, Le Monde s'était procuré un rapport qui dédouanait Eric Woerth. Ce rapport d'expertise demandé par le ministre délégué de l'époque, Jérôme Cahuzac, et réalisé par le professeur de droit, Philippe Terneyre, concluait que l'ancien ministre était dans son droit en autorisant la vente du site litigieux. Le terrain en question, n'étant pas considéré comme une forêt, pouvait, en effet, être cédé sans passer par une loi. Par ailleurs, l'expert ne s'était pas prononcé sur le prix de la vente.