"L'incident est clos". Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, responsables du Front de gauche, ont mis un terme mercredi à la polémique née des propos de François Hollande sur les communistes. Le candidat socialiste avait estimé lundi dans une interview publiée par le quotidien britannique The Guardianqu'il n'y avait "pas de communistes en France. Ou pas beaucoup". La deuxième partie de la phrase de la phrase avait été initialement tronquée par le journal, suscitant le malaise dans les rangs de la gauche de la gauche.
"Je veux croire qu'il a pris la mesure de l'indignation qu'a suscitée ce mépris à l'égard d'une réalité essentielle de la gauche", a déclaré Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué, après la mise au point de François Hollande qui a dit mardi à Saint-Etienne son "respect" pour la gauche de la gauche, et invoqué un nécessaire "rassemblement". De son côté, Pierre Laurent a dit avoir reçu un SMS du candidat PS pour lui "expliquer le sens qu'il donnait à sa déclaration, à savoir que nous n'étions pas aussi influents qu'avant".
"On ne peut pas plaire à la City et rassembler à gauche"
Toutefois, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, les deux leaders du Front de gauche estiment que derrière cela, "l'essentiel du problème politique posé par cet entretien" sur les marchés financiers demeure, le candidat PS ayant déclaré : "la gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n'y a pas de crainte à avoir".
"Ces déclarations montrent qu'on ne peut à la fois plaire à la City et rassembler la gauche. Pour ma part j'ai choisi", affirme Jean-Luc Mélenchon : "voilà le débat qui compte avec lui. L'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy nous fixe d'autres urgences que les garanties à bon compte données à la City".
"Se rendre indépendants des marchés"
Même discours chez Pierre Laurent. "Est-ce que nous approfondissons ensemble ce que François Hollande avait dit au Bourget ("mon véritable adversaire, c'est le monde de la finance", ndlr) ou est-ce qu'on alterne entre ça et des clins d'oeil pour apaiser les marchés?", a-t-il demandé. Pour le secrétaire national du parti communiste, la ligne est claire : "il faut se donner les moyens de se rendre indépendants des marchés financiers".