Au lendemain de la perte par la France de sa note triple A, le candidat socialiste François Hollande a voulu tirer parti de cette nouvelle donne dans la campagne présidentielle. Ce dernier estime que la "bataille" de Nicolas Sarkozy pour le maintien du triple A "a été perdue".
"Une dégradation grave"
"La dégradation de notre note financière est grave", a entamé le candidat socialiste lors d'une brève allocution télévisée depuis son QG de campagne à Paris. Le socialiste a affirmé que la politique du président français avait "manqué de cohérence, de constance, de clairvoyance et de résultats". "C'est la crédibilité de la stratégie conduite depuis 2007 qui est mise en cause", a-t-il jugé. L'ex-premier secrétaire du PS a également souligné que "Nicolas Sarkozy avait fait de la conservation du triple A un objectif de sa politique et même une obligation pour son gouvernement. C'est ainsi qu'avaient été justifiés pas moins de deux plans de rigueur en quatre mois. Cette bataille, et je le regrette, a été perdue", a-t-il poursuivi.
"C'est une politique qui a été dégradée, pas la France", a-t-il ajouté, précisant que "ce sont (...) les Français qui risquent de payer la conséquence de cette dégradation".
"Redresser la France"
Pour François Hollande, l'heure est donc venue de "mettre la France sur le chemin du redressement". "Chacun doit faire preuve de responsabilité", a-t-il dit. "Je dis aux Français : nous avons les moyens de réussir le redressement, dans la justice", a conclu le socialiste. Convaincu que "notre pays, la France peut réussir son redressement", il a rappelé que dans son programme pour 2012, le "pacte productif", doit permettre de "mettre la France sur le chemin du redressement dans la justice et par la croissance".
L'UMP accuse Hollande de se réjouir de la situation
L'UMP a estimé samedi que François Hollande se "réjouissait" de la dégradation de la note par S&P "pour des raisons électoralistes" et affirmé que son programme en matière de financement des comptes publics était intenable.
Valérie Rosso-Debord, députée de Meurthe-et-Moselle et déléguée générale adjointe, a regretté que "Monsieur Hollande préfère se réjouir avec ses amis de la dégradation de la note pour des raisons électoralistes et sur le dos des Français, ce qui est indigne !". Pour Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat au Commerce, François Hollande "a la légèreté de tenter d'en tirer parti en laissant entendre que notre pays aurait perdu sa crédibilité".
"François Hollande a particulièrement tort de prétendre que c'est notre politique qui est sanctionnée", a quant à lui estimé le Premier ministre. Décidé à mettre les points sur les "i", François Fillon a mis la gauche face à ses responsabilités samedi. A "ceux qui dramatisent la situation", le Premier ministre a déclaré qu'ils "devaient y réfléchir à deux fois" : "ce sont en effet les mêmes qui ont refusé de voter les réformes destinées à renforcer notre compétitivité ou à réduire les déficits, que ce soit la réduction des effectifs dans la fonction publique ou la réforme des retraites", a-t-il souligné, citant également la règle d'or budgétaire.