L'INFO. Mardi encore, le chef de l'Etat et le Premier ministre ont été aux avant postes pour rendre hommage aux victimes des attentats. Le premier était à la préfecture de police de Paris pour saluer les policiers tués lors des attentats, le second a prononcé un discours marquant à l'Assemblée nationale. En ce moment, entre les deux têtes de l'exécutif, c'est véritablement l'union sacrée.
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Cette épreuve les a "soudés". Un témoin des évènements raconte une scène dans le bureau du président, tard dimanche soir. François Hollande rentre alors de la synagogue. Il a croisé Manuel Valls toute la journée et c’est encore à lui qu’il passe un dernier appel pour parler, refaire le film, lâcher la pression. Ce qui fait dire à ce conseiller que cette épreuve les a "soudés" et que le Premier ministre est aujourd’hui devenu le plus proche du chef de l'Etat. On est bien loin de cet épisode où François Hollande avait publiquement moqué Manuel Valls en lui rappelant que Clémenceau, dont il se réclame, a très bien réussi sa vie tout en n'ayant jamais conquis l'Elysée.
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Manuel Valls a été "excellentissime". Si le président connait une légère remontée dans les sondages, il reste encore très éloigné des scores de son Premier ministre. Quand on le fait remarquer à l'entourage du président, point de jalousie, bien au contraire on assure que Manuel Valls a été "excellentissime", bon dans l’action et dans la communication. Même tonalité à Matignon, où on assure que la gestion des évènements par le chef de l'Etat a été fluide et qu’un lien nouveau est né de ce moment.
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Un état de grâce qui ne durera pas. Si chacun a veillé à une bonne répartition des rôles – à François Hollande la nation, le rassemblement et à Manuel Valls l’action -, et si c'est la première fois que de tels compliments sont proférés des deux côtés, seul un grand naïf pourrait croire que la lune de miel va durer. Les élections locales de 2015 et le congrès du PS vont inévitablement faire ressurgir quelques tensions. Ce qui sera encore plus vrai quand la gauche va se poser sérieusement la question de l'identité de son candidat pour la présidentielle de 2017.