Ce sera la première visite d'un chef d'Etat français sur l'île depuis la révolution cubaine de 1959. Autant dire que le déplacement de François Hollande prévu le 11 mai à Cuba est préparé avec la plus grande minutie. La diplomatie française prend garde à tout ce qui pourrait braquer les Cubains, sur fond de dégel des relations entre les Etats-Unis et l'Etat insulaire des Caraïbes.
Mettre les formes. Ainsi, François Hollande participera à un forum économique le matin du 11 mai. Mais comme l'explique à Europe 1 un ministre qui sera du voyage, "pas question de déballer notre camelote pour faire de l'argent". La France doit montrer qu'elle veut accompagner Cuba dans son développement, dire qu'elle reconnaît les acquis de sa révolution... Bref, il faudra mettre les formes.
L'enjeu économique est réel. Certes, plusieurs groupes Français sont déjà bien implantés sur place, comme Pernod Ricard, Bouygues ou Accor. Il reste néanmoins des partenariats à nouer, entre autres dans le domaine agricole, le secteur automobile, la téléphonie et les biens d’équipement.
Une rencontre avec Fidel Castro ? Le programme de la visite sera assez classique et se conclura par un dîner d'Etat organisé par Raul Castro. Mais une image pourrait marquer les esprits : celle d'une rencontre entre François Hollande et Fidel Castro, le frère du président cubain, qui lui a passé la main en 2008. Une rencontre est à l'étude, mais elle est imprévisible. D'abord parce que la santé du "Lider Maximo" reste fragile, mais surtout pour des raisons diplomatiques. "On ne demande pas un entretien avec Fidel Castro, on laisse venir", glisse ainsi un ancien du Quai d'Orsay.
A l'Elysée, on explique que si l'opportunité se présente, François Hollande en serait ravi. D'autant que Fidel Castro est très engagé sur les questions d'environnement. Dans la perspective de la conférence climat prévue en décembre à Paris, une poignée de mains serait interprétée comme un soutien appréciable.
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