François Hollande s'est attaché pendant toute sa conférence de presse jeudi à borner son action à son quinquennat, refusant de se projeter sur 2017 et banalisant le retour annoncé de Nicolas Sarkozy. Mais il n'a pas oublié de se démarquer de son rival. A plusieurs reprises.
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"Président" et pas "candidat".Impopulaire au point que sa candidature à un deuxième mandat, en théorie logique, soit devenue sujette à caution, le président de la République a assuré que cette question n'était pas "présente" dans son esprit. "Je suis président, pas candidat, je serai président jusqu'au bout, je n'ai pas d'autre objectif, d'autre priorité", a-t-il affirmé devant les 350 journalistes présents à l'Elysée. "Je ferai ce mandat pleinement, complètement sans me préoccuper même de ma popularité qui est dans l'état que vous connaissez, parce que ce n'est pas mon objectif", a-t-il encore précisé.
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Sarkozy, ce "candidat à la présidence d'un parti". Quant à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, dont le retour sur la scène politique est prévu en fin de semaine, le président s'est attaché tout à la fois à le banaliser comme simple "candidat à la présidence d'un parti" d'opposition et à lui asséner des piques sur son bilan. "Il ne m'appartient pas comme président de la République de commenter les éventuelles déclarations de candidatures à la présidence d'un parti et notamment d'un parti d'opposition", a-t-il commenté. Et d'ajouter : "je dirai tout simplement que ceux qui ont gouverné hier et avant-hier ont parfaitement le droit de prétendre le diriger demain et après-demain. C'est la démocratie"
Quelques attaques camouflées. Sans jamais prononcer son nom, François Hollande s'est toutefois démarqué à plusieurs reprises de l'ex-"omniprésident" Sarkozy. Non, lui n'a jamais appelé des directeurs de journaux pour se plaindre d'articles défavorables. Non, lui n'a pas l'intention d'augmenter la TVA de 1,6 point comme le prévoyait Nicolas Sarkozy s'il était réélu. Quant à la Libye, la communauté internationale "a une grave responsabilité" dans l'instabilité actuelle et "il ne faut pas simplement bombarder". Comme lors de l'intervention de 2011 où Sarkozy s'était placé en chef de guerre... Le président n'a donc pas l'intention de se jeter dans la bataille de 2017. Du moins pas pour le moment...