La rencontre a duré près de deux heures et demie. François Hollande a reçu mercredi soir 14 députés socialistes "frondeurs" autour d'un apéritif à l'Elysée. Ils ont eu un dialogue nourri, "très cash", avec leur hôte, ont-ils souligné à la sortie.
"On a pu exposer nos convictions". "C'était un vrai échange, pendant 2h15, autour de la table du Conseil des ministres, pas une rencontre pour se faire des reproches", a relaté le député de la Nièvre Christian Paul, l'un des chefs de file des frondeurs. Le message adressé au président était qu'"en l'état sa politique ne passe pas auprès de la majorité" mais "l'essentiel est qu'il y ait un dialogue", a pour sa part estimé Pouria Amirshahi. Et, selon lui, François Hollande n'était "ni dans le reproche, ni dans la justification totale" de sa politique. "On a pu exposer nos convictions, nos raisonnements", s'est quant à elle félicitée la députée du Doubs Barbara Romagnan, soulignant que de son côté, le président avait affirmé "sa volonté de rassemblement".
Quelques heures auparavant, à la sortie du Conseil des ministres, Manuel Valls s'était adressé à la presse pour justifier cette mansuétude, et marteler une priorité : "rassembler", dès le premier tour des élections départementales le 22 mars, les socialistes et la gauche pour contrer "la montée particulièrement inquiétante du Front national".
"Des discussions très directes et libres". A deux ans de la présidentielle, François Hollande s'est engagé dans une opération de reconstruction de sa majorité fracturée. "Le président souhaite œuvrer au rassemblement à l'unité de tous les Français, c'est l'esprit du 11 janvier", préfère souligner son entourage. "Il pense que c'est essentiel pour la réussite de son action". Pour autant et "quelles que soient les personnes reçues à l'Élysée, l'idée est d'avoir des discussions très directes et libres mais en aucun cas de discuter de la ligne ou de la composition du gouvernement", assure-t-on de même source.
Elargissement de la majorité. François Hollande lui-même l'a affirmé dans un entretien à
Challenges : il n'y aura "pas de changement, ni de ligne ni de Premier ministre" en cas de défaite du PS aux départementales. Pour autant, le chef de l'État n'exclut pas un élargissement de la majorité au nom de l'"exigence impérieuse du combat contre le Front National". En tendant la main aux frondeurs, mais aussi aux écologistes, dont certains souhaitent un retour au gouvernement.
"Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est retricoter la gauche", décrypte un proche du chef de l'Etat. "Pas la peine d'essayer de rallier le parti de gauche et le PCF mais il faut ramener les écologistes et rallier les frondeurs" dans le but de "ressouder la famille socialiste avec les radicaux et d'y agréger les Verts". Et limiter ainsi l'émiettement de la gauche à l'élection présidentielle de 2017.
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