Le président de la République est un amoureux du ballon rond, mais aussi un tacticien de la politique. Il suit donc avec attention le parcours des Bleus, non sans arrière-pensées.
Il croyait à la qualification. Après le match aller en Ukraine et la débâcle de l'équipe de France (défaite 2-0), pas grand monde ne croyait encore à la Coupe du monde au Brésil l'année prochaine. Pas grand monde sauf François Hollande. Selon les informations du Parisien, le président aurait changé son planning à la dernière minute pour assister au match retour, le 19 novembre dernier au Stade de France. A ses côtés, le "boss" de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët est confiant. "On va se qualifier", souffle-t-il à François Hollande dans la tribune présidentielle. "Ce serait bien pour les Bleus. Et bien pour le président tout court !"
Et y pensait déjà lors de son dernier séjour au Brésil. A six mois jour pour jour du Mondial (12 juin – 13 juillet 2014), François Hollande a déjà pris ses marques au Brésil. En voyage pour essayer de boucler la vente du Rafale, l'ancien joueur du FC Rouen – il évoluait au poste de défenseur – n'a pas hésité à faire quelques allusions à la compétition et au parcours des Français. "Ce serait déjà pas mal qu'ils arrivent à Brasilia! Ça veut dire qu'ils se seraient qualifiés dans leur poule". Dans son équipe, on parle aussi ballon rond. "Préparez-vous…", a lancé Benoit Hamon à son homologue brésilien.
Sa cote de popularité en profiterait ? Le souvenir de la Coupe du monde 1998 reste dans un coin de la tête de tout président de la République. A l'époque, Zidane et sa bande avaient donné un sacré coup de pouce à Jacques Chirac – sa cote de popularité avait bondi de 14 points en deux mois et la France avait connu une croissance de 3,3%. "On était dans un contexte particulier", tempère Jean-Daniel Levy, directeur du département politique et opinions chez Harris Interactive, contacté par Europe1.fr. "On était dans une période de cohabitation. La gauche et la droite étaient au pouvoir. Sur le plan économique, la dynamique était beaucoup plus favorable qu’aujourd’hui".
Le gouvernement "chauffe" déjà les Brésiliens. Les ministres filent la métaphore depuis quelques semaines sur les Bleus. "Ça été quatre jours d'acharnement. Ils étaient nuls, on les a hués, conspués ! Au final, ils ont gagné", a plaisanté un ministre selon une confidence racontée par le Parisien. Avant de remettre la légion d'honneur à l'ancien joueur du PSG, Rai, François Hollande et Dilma Rousseff ont commencé à se chauffer avant le Mondial. "Je suis persuadée que le Brésil sera vainqueur", lance la présidente brésilienne. Et Hollande de lui répondre du tac au tac : "j'ai le souvenir d'un certain nombre de finales, en tout cas une…" Le président français est déjà dans son match.
DÉCORATION - Hollande remet la légion d'honneur à Rai