Une impopularité record et tenace. Jamais, après 10 mois de présidence, un chef de l’Etat n’avait atteint un tel niveau d’impopularité. Selon l’institut CSA, seuls 29% des Français jugent François Hollande compétent, et ils ne sont que 22% à le considérer comme un bon président. L’indice de satisfaction BVA plafonne lui à 35%. L’intervention télévisée de jeudi soir sur France 2 a - en partie - pour objectif de tenter de redresser la barre.
>> Analyse : Pourquoi Hollande n'a pas la cote
>>> Mais les spécialistes de l’opinion, et même les conseillers du président, s’accordent pour dire que l’exercice ne suffira pas.
"Cela ne va pas changer la donne". Emmanuel Rivière, le directeur du département stratégies d’opinion de TNS-Sofres, l’a affirmé jeudi matin sur Europe 1 : "On n’a jamais vu une émission de télévision retourner de manière très nette une opinion aussi défavorable. "Pour le spécialiste, même si ce genre d’exercice "permet de regagner un petit peu de crédit", "François Hollande ne redeviendra pas un président soutenu par une majorité de la population après l’émission." Bruno Jeanbart, d’OpinionWay, opine. La chute de popularité du président est "plus liée à un manque de résultats qu'à un manque de communication" et une interview télévisée "ne va pas changer la donne", a-t-il jugé.
A l’Elysée, on n’y croit pas. Même au palais présidentiel, on n’attend pas de miracle de l’intervention du président. Ce n’est pas l’objectif, répète-t-on d’ailleurs à l’envi. "L'ambition n'est pas de corriger la courbe de popularité du président", explique l’entourage du chef de l’Etat, reconnaissant que "tant que les Français vivent quotidiennement la crise de façon extrêmement dure, ils ne peuvent pas porter un regard positif sur l'action de l'exécutif, c'est impossible".
Une intervention contre-productive ? Certains proches du chef de l’Etat se désespèrent même par avance de cet "énième exercice de pédagogie". " Ça me désole, il va finir par user sa parole en se justifiant sans arrêt, il s'enfonce dans la monotonie", affirme ainsi un ministre du premier cercle des hollandais. "Il fallait une intervention vivante sur plusieurs chaînes, quelque chose de nouveau, qui parle aux gens. Là, il va tout juste intéresser les CSP+", se lamente un autre membre de son entourage.