Avant d’être élu à l’Elysée, François Hollande a présenté à plusieurs reprises son contrat de génération comme "la plus belle idée qui soit sortie" de la campagne présidentielle. Vendredi, le chef de l’Etat a continué à promouvoir ce projet, en apportant néanmoins des précisions sur son application. La disposition, censée favoriser l'emploi des jeunes et le maintien en activité des seniors, sera adaptée à la situation de chaque entreprise, a notamment affirmé le président de la République, fidèle à sa volonté de ne rien imposer avant d’avoir négocié.
"Souplesse nécessaire"
François Hollande avait choisi l’entreprise Supratec de Bondoufle, dans l’Essonne, car elle expérimente déjà ce système "de transmission d'expérience" des plus âgés aux plus jeunes. "Je voulais démontrer d'abord que le contrat de génération ne pouvait pas être une formule qui s'appliquait mécaniquement à toutes les entreprises, mais qu'elle devait être adaptée à chacune des situations", a déclaré le chef de l'Etat, accompagné du ministre du Travail Michel Sapin. "D'où la négociation qui va s'ouvrir dans le cadre de la conférence sociale (prévue avant mi-juillet). Le cadre législatif devra avoir la souplesse nécessaire pour permettre son adaptation dans toutes les entreprises de France", a-t-il insisté.
Le contrat de génération prévoit qu’une entreprise embauchant en CDI un jeune placé sous le tutorat d'un senior de plus de 55 ans bénéficierait pendant cinq années maximum d'exonérations de charges sur les deux salaires (totale pour celui du jeune, partielle pour le senior). Voilà pour les grandes lignes. Michel Sapin a précisé que "l'ordre de grandeur" des âges serait "de moins de 25 ans" pour les jeunes et "de plus de 55 ans" pour les seniors. C'est à partir de là que "nous discuterons", a-t-il dit, mettant en garde contre "les effets de seuil trop brutaux".
Entre 2 et 3 milliards par an
François Hollande a par ailleurs estimé qu'il sera "nécessaire de valider l'expérience qui peut être donnée" aux jeunes dans le cadre de ce système. Cette "validation d'un certain nombre d'acquis ne peut pas venir de l'entreprise elle-même mais d'un organisme qui viendrait gratifier le jeune non seulement d'un temps de formation qui serait reconnu mais d'un diplôme qui pourrait également être reconnu".
Selon Michel Sapin, "le gouvernement (...) proposera un cadre général qui sera soumis aux partenaires au niveau national. D'ici la fin de l'année, le cadre général sera soumis à la discussion des parlementaires", a-t-il assuré.
L'Institut de l'entreprise a chiffré entre 1,9 et 2,6 milliards par an le coût de cette mesure qui pourrait, selon ses promoteurs, créer 500.000 emplois sur le quinquennat. "L'enveloppe du projet sera respectée, entre 2 et 3 milliards annuellement, qui seront pris sur les allègements de cotisation", a indiqué Michel Sapin.