Hollande annonce "un pacte de solidarité"

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Pour rebondir, le président a décidé d’accompagner son "pacte de responsabilité" d'un nouveau pacte sous forme de baisses d'impôts.

C'est quoi ce pacte de solidarité ? Après le "Pacte de responsabilité", place donc au "Pacte de solidarité". Dans son allocution officielle confirmant la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre, François Hollande a esquissé une inflexion de sa politique. Avec un nouvel ensemble de mesures baptisées "Pacte de solidarité", censé être le pendant du "Pacte de responsabilité" adressé au monde de l'entreprise. Objectif : "redonner de la force à notre économie" tout en préservant "la justice sociale".

L'INTEGRALE - Hollande annonce la nomination de...par Europe1fr

"Au pacte de responsabilité, doit correspondre un pacte de solidarité dont le premier pilier est l'éducation, et la formation de la jeunesse; le second, c'est la sécurité sociale avec la priorité donnée à la Santé; et le troisième, c'est le pouvoir d'achat avec une diminution des impôts des Français d'ici 2017 et une baisse rapide des cotisations payées par les salariés", a dit le chef de l'Etat. Avant de préciser, notamment à l'attention de l'aile gauche de sa majorité : "dans le même moment où nous baissons les charges des entreprises, il est légitime de baisser aussi les cotisations des salariés, ceux qui travaillent".

Le décryptage. "Il a entendu la critique du genre 'Monsieur Hollande vous faites une politique pour les patrons mais vous ne faites rien pour les ménages', d'où effectivement ce nouveau volet", a décrypté Axel de Tarlé, l'éditorialiste économie d'Europe 1. Avant d'ajouter : "moi je note qu'on promet des baisses de cotisation. Mais ce qui est nouveau, c'est qu'avant, quand on faisait des baisses d'impôts, après moi le déluge. Là, il a répété que ces baisses d'impôts, ces baisses de cotisations salariales seront gagées par des économies.

"En revanche, il n'a pas parlé de la réduction des déficits budgétaires prônée par Bruxelles. Au contraire, il a dit qu'il faudrait convaincre l'Europe qu'on est sérieux. Et j'ai l'impression qu'il va demander un nouveau rabais : finalement, les 3% ce ne sera pas pour 2015, ce sera 2017", a tenu à souligner Axel de Tarlé.

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Négociations compliquées avec Bruxelles en perspective. Des négociations européennes en perspective que François Hollande a d'ailleurs évoqué dans son allocution. "Le gouvernement aura aussi à convaincre l'Europe que cette contribution de la France à la compétitivité, à la croissance, doit être prise en compte dans le respect de nos engagements", a-t-il ajouté. "Car (...) renforcer l'économie française, c'est la meilleure façon de réorienter l'Europe."

Mais la tâche sera ardue car la France a déjà obtenu un délai de grâce de deux ans pour ramener ses déficits publics sous la barre de 3% du PIB fin 2015, contre la promesse d'engager des réformes structurelles. Mais elle a pris du retard dans son programme de baisse de ces déficits, ramenés à 4,3% du PIB en 2013 au lieu de 4,1%, et la dégradation du climat politique
illustrée par les municipales menace de rendre la tâche du nouveau gouvernement encore plus difficile.

Woerth n'y croit pas. "Tout cela n'est pas finançable", a réagi l'UMP et ancien ministre du Budget Eric Woerth sur Europe 1. "Sur la fiscalité, c'est bien de se rendre compte qu'il a trop augmenté les impôts et que maintenant sa priorité, c'est de les baisser. Sauf que tout cela n'est pas finançable".

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