Plus que 10 mois avant la conférence mondiale sur le climat, qui se déroulera à Paris fin décembre. En guise de préparation et de "teasing", François Hollande se rend jeudi à Manille, aux Philippines, pour une visite de 48 heures dominée par les enjeux du réchauffement climatique. Il a atterri dans la nuit de mercredi à jeudi.
"Un président français visite enfin les Philippines pour la première fois depuis que des relations diplomatiques ont été nouées avec la France en 1947", se félicitait jeudi le quotidien anglophone "The Philippine Star".
Hollande est bien entouré. La délégation française est à l'aune de ces enjeux avec le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée Ier, surnommé le "Patriarche vert" en raison de ses convictions écologiques, des responsables de l'ONU et d'ONG ainsi que l'"envoyé spécial pour la protection de la planète" du président Hollande, Nicolas Hulot.
Marion Cotillard ainsi qu'une autre actrice française, Mélanie Laurent, y figurent en raison de leur engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique. Au premier jour de cette visite, un "Appel de Manille" en faveur d'un accord à Paris sera d'ailleurs lancé par la voix de l'actrice Marion Cotillard.
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Objectif : "laisser une trace". François Hollande fera donc une brève escale sur l'île de Guiuan, ravagée par le typhon Haiyan en 2013. Le chef de l'Etat français avait proclamé fin novembre sa volonté de "laisser une trace" dans l'histoire en arrachant un "accord historique sur le climat" à l'issue de la conférence de Paris. La France entend éviter à tout prix la réédition de l'échec de la conférence de Copenhague en 2009.
L'archipel des Philippines est l'un des pays les plus touchés au monde par l'élévation des températures. D'une violence inouïe, sans précédent dans les annales, le super typhon Haiyan et ses vents soufflant à 230 km/h avaient fait plus de 7.350 morts le 8 novembre 2013, rasant villes et villages.
Hollande n'est pas là que pour le climat. Peu après son arrivée à Manille, François Hollande devait intervenir devant les milieux d'affaires français et philippins avant d'ouvrir un forum de la société civile sur la préparation de la Conférence de Paris et de s'entretenir avec son homologue philippin Benigno Aquino. Au-delà des enjeux environnementaux, cette visite d'Etat, explique-t-on à l'Elysée, s'inscrit dans une "politique asiatique de la France en direction de ce type de pays à fort potentiel de croissance et démographique" avant d'autres déplacements au Vietnam, en Corée du Sud ou en Chine dans les prochains mois.
Les relations économiques, avec la signature d'accords dans des domaines eux aussi "verts" (extension du métro de Manille, énergies renouvelables, adduction et traitement de l'eau...), la lutte contre le terrorisme ou les différends maritimes en mer de Chine seront ainsi au menu des échanges aux côtés des questions climatiques.
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