Les mauvais sondages s’accumulent pour François Hollande et le gouvernement Ayrault. Le dernier en date porte sur les réformes prévues et insiste sur le rythme de leur mise en œuvre, et il n’est pas fameux. Le couple exécutif l’a compris, et le message martelé ces derniers jours est clair : il faut accélérer le tempo.
Hollande jugé trop discret
A en croire les Français interrogées, il y a urgence, en effet. Pour 50% d’entre eux, le rythme des réformes est trop lent, selon ce sondage TNS Sofres/iTélé publié vendredi. 25% estime que le tempo est convenable, alors que 6% juge le rythme trop rapide. Par ailleurs, les réformes engagées "ne sont pas suffisamment ambitieuses", pour 50% des sondés, contre 12% qui pensent au contraire qu’elles le sont trop, et 18% à qui elles conviennent.
Enfin, dernier reproche adressé par les Français au couple exécutif : sa trop grande discrétion. C’est surtout vrai pour le chef de l’Etat. 48% des personnes interrogées jugent que François Hollande "n'est pas suffisamment présent dans la conduite des affaires du pays", contre 38% qui l'estiment "présent comme il faut".
Casse-tête
Le chef de l’Etat et le Premier ministre n’ont pas attendu les résultats de ce sondage pour prendre conscience de l’impatience des Français. En témoigne le discours aux tonalités d’urgence prononcé par François Hollande depuis la foire de Châlons-en-Champagne vendredi. "L’urgence, c’est l’emploi", a-t-il lancé en annonçant que les emplois d’avenir seraient créés au plus vite.
Mais François Hollande a aussi tenu à rappeler sa méthode. Les décisions seront donc prises dans un calendrier ordonné, en respectant les rythmes du Parlement et le dialogue social". Voilà peut-être le casse-tête pour le gouvernement dans les jours à venir : aller plus vite, mais respecter la parole donnée pendant la campagne, selon laquelle la concertation prévaudra.
Ce message d’urgence dans le dialogue est porté également par les ministres. "François Hollande ne souhaite pas que nous perdions du temps et il a raison. Il faut aller vite, il faut aller fort", a insisté Pierre Moscovici sur Europe 1. "Il faut avancer vite, mais de façon ordonnée, en tenant compte d’une méthode qui n’est pas brutale, qui fait appel au Parlement, aux partenaires sociaux". Histoire de mettre une nouvelle fois en avant la rupture avec la méthode du président précédent, un certain Nicolas Sarkozy.
"Allons de l'avant", lance Pierre Moscovici :