L'heure est au bilan. Presque un an après son élection, François Hollande a accepté de revenir sur ces douze premiers mois de mandat, dans une interview accordée il y a dix jours aux agences de presse et publiée dimanche. Des sondages en chute libre, un scandale ministériel, un taux de chômage record, la première année du chef de l'Etat n'aura pas été de tout repos mais ce dernier assure qu'il n'entend pas "se laisser impressionner". Europe1.fr résume les principales déclarations de François Hollande.
"Une période exceptionnelle". Le chef de l'Etat revient d'abord sur le début de son mandat et plus précisément sur le soir le son élection, le 6 mai 2012. François Hollande explique notamment que son élection s'inscrit dans un contexte de crise multiforme particulièrement difficile à gérer. "J'ai accédé à la présidence de la République dans une période exceptionnelle. Exceptionnelle au plan économique: une crise longue, une récession en Europe, un chômage à un niveau historique. Exceptionnelle parce que j'ai été amené à engager la France au Mali. Exceptionnelle parce que le populisme s'est installé, pas seulement en France, mais partout en Europe", énumère-t-il.
"J'ai fait des choix majeurs pour la France". Dans ce contexte, François Hollande estime donc les critiques peu justifiées. "S'il y a un reproche qui m'est apparu totalement inapproprié, c'est celui de ma prétendue indécision. On peut critiquer mes décisions, penser que je fais fausse route, dire que je n'ai pas pris le bon cap mais s'il y a une chose dont je suis sûr c'est que depuis un an, j'ai fait des choix majeurs pour la France", plaide aussi le président de la République citant "le pacte de compétitivité, la réforme du marché du travail, le sérieux budgétaire". "En 10 mois bien davantage qu'en 10 ans!", se défend-t-il.
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"Tenir bon et voir plus loin". Face aux doutes et aux critiques venues y compris des rangs de sa majorité sur le cap fixé et sa capacité à le faire respecter, François Hollande réaffirme avec force ses prérogatives de chef de l'exécutif. "La direction est toujours fixée par le président, même si le respect qui est le mien du rôle du Premier ministre correspond à celui que j'ai pour le Parlement", rappelle-t-il, soulignant que "c'est le devoir du président de la République que de tenir bon et de voir plus loin, par delà les tempêtes d'un moment". Pour lui, "ça s'appelle la persévérance".
Une impopularité "légitime". Concernant sa cote de popularité au plus bas dans les sondages - jamais un président n'a enregistré un tel score à la même époque sous la Veme République - le chef de l'Etat assume sa posture. "En fait, c'est toujours vers le président que les Français se tournent. C'est au président qu'ils demandent des comptes et c'est légitime". De fait, 24% de Français se disent satisfaits de la première année du socialiste à l'Elysée, selon un sondage BVA pour Le Parisien publié dimanche.
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"Je mesure ce que je dois faire dans ce moment particulier pour le pays. Rester maître de moi, en étant sûr de ce que je pense", insiste le président. Les critiques sur son action mais aussi son image ne le désarçonnent pas, assure-t-il car "j'ai compris depuis longtemps que si je me laissais atteindre par les commentaires, je ne pourrais pas avancer".
Et concernant Sarkozy ? Quant au droit d'inventaire sur l'action de son prédécesseur, "je n'exonère pas les responsabilités passées dans la situation que j'ai trouvée, elles sont lourdes", dit-il. Mais les Français eux "jugent le président, pas le précédent" et "seuls les résultats comptent".
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