Agenda chamboulé pour François Hollande. La crise consécutive à la démission et aux aveux de Jérôme Cahuzac contraint le chef de l’Etat à s’adapter. Première victime : l’opération reconquête de l’opinion lancée voilà quelques semaines va devoir attendre. "C’est trop compliqué d’aller au contact des Français tant que la situation n’est pas stabilisée", reconnaissait un conseiller vendredi matin sur Europe 1. Du coup, c’est à Paris que François Hollande passera une grande partie des deux prochains week-ends. Forcément studieux.
Pas de visite dans la Drôme et en Ardèche. En fin de semaine prochaine, François Hollande devait passer deux jours dans la Drôme et en Ardèche et passer une nuit sur place. Un déplacement sur le modèle de celui effectué au début du mois de mars à Dijon. Et qui ne s’était pas si bien passé. Le président avait été sévèrement apostrophé à plusieurs reprises par des quidams (voir vidéo ci-dessous), et le service d’ordre avait fait du zèle. Et tout cela, c’était avant les derniers rebondissements de l’affaire Cahuzac. L’Elysée préfère donc jouer la prudence en renonçant, comme l’a annoncé Europe 1 vendredi matin, à ce déplacement à haut risques.
Service minimum en Corrèze. Pour son déjà sixième déplacement depuis son élection dans son fief corrézien, samedi, François Hollande a aussi considérablement réduit la voilure. Le chef de l’Etat ne participera donc pas à la pose de la première pierre du centre de formation de la Chambre de commerce et d’industrie de Brive, pas plus qu’il n’inaugurera à Ussel l’Établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes. Le président se contentera finalement des salons feutrés de la préfecture de Tulle, où il apposera la Légion d’honneur au veston de plusieurs personnalités du département.
Des week-ends au bureau. C’est donc à l’Elysée que François Hollande passera (au moins) ses deux prochains week-ends. Le chef de l’Etat va consulter tous azimuts ses conseillers pour préparer la riposte. Le travail devrait essentiellement porter sur la moralisation de la vie publique. Depuis le Maroc, c’est sur ces questions qu’il s’est engagé. "Nous avons besoin de continuer la moralisation de la vie politique et même de la vie économique. Alors, je vous le dis, j’irai jusqu’au bout sur ces questions", avait-il lancé jeudi à la tribune. C’est donc par l’assainissement de la vie publique que l’Elysée va tenter de contrecarrer le mécontentement croissant dans l’opinion. Le chantier est colossal.