Le député européen Florian Philippot, vice-président du Front national et bras droit de Marine Le Pen, a répondu à Nicolas Poincaré et aux grandes voix d'Europe 1 dans le Club de la presse vendredi. Il a condamné le fait que François Hollande aille samedi en Arabie saoudite pour "présenter ses condoléances" après le décès du roi Abdallah. "Je trouve indigne que le chef de l'Etat en personne aille aux obsèques du roi de ce pays", a déclaré Florian Philippot, pour qui "la présence de notre ambassadeur aurait largement suffi".
Plus tôt dans la journée, depuis le forum de Davos, en Suisse, le chef de l'Etat avait fait part de sa volonté d'assister aux obsèques du roi Abdallah. "Il vient de mourrir, j'irai à ses obsèques", avait indiqué le chef de l'Etat. Un message rapidement rectifié par les services de l'Elysée, dans la mesure où le roi Abdallah a été inhumé dès vendredi après-midi. "Le chef de l'Etat présentera ses condoléances" en Arabie saoudite, a précisé l'entourage de François Hollande. "Les modalités du déplacement restent à déterminer", a-t-on ajouté de même source.
"Le chef de l'Etat va dans un pays qui pratique la lapidation des femmes, où il n'y a aucune liberté d'expression. Je pense à ce blogueur qui a été condamné à mille coups de fouet. Est-ce que François Hollande aura au moins un mot pour ce blogueur ? Je ne le pense même pas, parce qu'il est complètement soumis à l'Arabie saoudite", a poursuivi le numéro 2 du FN. "Est-ce qu'on peut continuer comme ça d'être soumis au Qatar et à l'Arabie saoudite, alors que ces pays-là sont plus que soupçonnés d'être en cheville avec l'islamisme radical ?", a-t-il critiqué.
Interrogé vendredu sur le sort du blogueur Raef Badaoui, condamné à 1.000 coups de fouet pour "insulte à l'islam" dans ce pays, François Hollande avait souligné que la France était "attachée aux droits de l'Homme" et qu'il rappelait "ces règles (...) partout" où il se déplaçait.
"Un concours ridicule de mesurettes". Florian Philippot a par ailleurs appelé à chercher des "solutions politiques" après les attentats de Paris. "Ces attentats, c'est la forme la plus tragique et paroxystique de ce qui nous arrive. Au quotidien, les Français vivent les désagréments immenses de l'islamisme, de l'immigration, du communautarisme, de l'absence de frontières due à Schengen", a-t-il estimé. "C'est maintenant l'ensemble de ces sujets-là qu'il faut mettre sur la table et je constate que ni le gouvernement, ni M. Valls, ni M. Sarkozy et l'UMP ne sont capables d'aborder ces sujets-là. Ils sont aujourd'hui dans un concours ridicule de mesurettes".
Le Pen ? "Il a peut-être pris un peu de vodka..." Interrogé sur les déclarations de Jean-Marie Le Pen, qui a estimé dans un journal russe que l'attentat contre Charlie Hebdo portait "la signature d'une opération des services secrets", Florian Philippot a ironisé : "il a peut-être pris un peu de vodka avant... Ce n'est pas du tout la ligne du Front national, c'est tout ce que je peux vous dire".
Alors que Marine Le Pen a démis l'eurodéputé Aymeric Chauprade de ses fonctions de chef de la délégation FN au Parlement européen, sanctionnant la diffusion d'une vidéo controversée, Florian Philippot a justifié cette décision. "M. Chauprade n'a pas respecté plusieurs fois, depuis des mois, le devoir essentiel de discipline quand on est élu et chef de délégation. C'est pour cela qu'il a été sanctionné", a-t-il expliqué. "Nous, on a une ligne, et je crois que c'est ce qu'on doit aux électeurs et aux Français".
>> LIRE AUSSI - FN : Chauprade fait monter la tension chez les Le Pen