L’INFO. Il y a 70 ans, le 4 octobre 1943, la Corse était libérée du joug nazi, notamment grâce aux résistants et au renfort des combattants venus d'Afrique du Nord. C'est pour leur rendre hommage que François Hollande sera sur place, ce vendredi. Le président y abordera inévitablement la question de l'insécurité qui règne sur l'île, un sujet extrêmement sensible pour la population locale.
>> A ÉCOUTER : le témoignage d'un résistant corse
"Les résultats ne sont pas suffisants"."Le gouvernement s'est mobilisé" sur cette question, a d’ores et déjà assuré le chef de l’Etat dans un entretien à Corse Matin, avant de rappeler que des progrès ont déjà été enregistrés. Si les élus locaux ne contredisent pas ce constat, il existe néanmoins des divergences sur les raisons et les moyens d’endiguer cette violence. Les propos de Manuel Valls, il y a quelques mois, sur la violence "enracinée dans la culture corse" sont toujours dans les mémoires. Camille de Rocca Serra (photo), député UMP de la Corse-du-Sud, a d’ailleurs bien l’intention de le rappeler au chef de l’Etat. "Il n’est pas normal que, lorsque le ministre de l’Intérieur vient, il dise que les Corses sont responsables. Les Corses sont victimes de ce qui se passe. La population n’attend pas des remontrances, mais de l’efficacité. Les résultats ne sont pas suffisants".
>> A LIRE AUSSI : Valls "incite à la radicalisation" en Corse
"Il faut donner du temps aux forces de l’ordre". Dans le déroulé des célébrations, deux moments d’échange avec les élus seront organisés, mais hors caméras. Le président de la République s’y est préparé. Il tiendra un discours de fermeté et mettra aussi en avant des résultats qu’il juge encourageants. Ses services assurent en effet que les enquêtes et les arrestations de ces dernières semaines ont visé juste. L’Elysée avancera également des chiffres concrets : plus de cinq millions et demi d’euros d’avoirs criminels saisis sur l’île depuis le début de l’année, soit trois fois plus qu’en 2011. Des chiffres pour convaincre que l’Etat a musclé son dispositif, "même s’il faut donner du temps aux forces de l’ordre pour atteindre les objectifs que l’Etat s’est fixés", plaide un conseiller du président.