François Hollande et Nicolas Sarkozy se sont opposés avec virulence mercredi, pendant presque 3 heures. A peine remis de leur duel télévisé, les deux finalistes de la présidentielle ont livré jeudi matin leurs premières impressions. A chacun son analyse.
Un débat "fort" et "respectueux" pour Sarkozy
Interrogé sur RTL, Nicolas Sarkozy l'a d'abord admis : "je suis le plus mal placé pour commenter" le débat de la veille. Ceci clarifié, le président sortant a reconnu avoir "eu de plaisir à faire ce débat". Un échange qu'il a qualifié de "fort", "respectueux" et "assez républicain".
Et la prestation de son adversaire ? "A un moment donné sur l'immigration, François Hollande n'a pas été excessivement à l'aise", a noté le candidat de l'UMP. Enfin, à la question : "N'avez-vous pas été surpris par la virulence de François Hollande ?", Nicolas Sarkozy a répondu : "Ne croyez pas que je pensais que monsieur Hollande était juste gentil et sympathique !". Toujours soucieux de l'audimat, le président-candidat s'est par ailleurs félicité de "l'audience très importante" de ce débat, jugeant "bien fou celui qui peut dire qu'un débat qui se déroule devant peut-être plus de 20 millions de téléspectateurs n'a aucune importance".
Puis, profitant allègrement du temps qui lui était imparti jeudi matin, Nicolas Sarkozy s'est livré à un florilège de confidences les plus incongrues les unes que les autres. Son souvenir de jeunesse ? "Les chouquettes !". Ses points faibles ? L'ordinateur et la mécanique !". Enfin, à trois jours du scrutin, le président sortant a glissé cette petite phrase : "tous les matins, je me dis : 'Dieu que c'est beau la vie, pourvu que ça dure !".
Des échanges "rudes" et de la "tension" pour Hollande
Sans surprise, le candidat socialiste a livré une toute autre analyse de la soirée. François Hollande a trouvé le débat "âpre", soulignant que "les échanges" avaient "été rudes" et que la "tension" avait "été là".
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Le socialiste a toutefois estimé que le débat avait permis de clarifier les positions des deux finalistes. "C'est sur mes propositions que le débat s'est engagé. On peut les approuver, on peut les contester (...). Sur le contrat de génération (...), sur la fiscalité (...), sur l'immigration (...), c'est sur mes propositions que le débat s'est effectivement tenu", s'est-il réjoui sur France 2.
François Hollande a également exprimé une certaine frustration. "J'avais des choses à dire sur l'accessibilité, la lutte contre la discrimination qui est faite (aux handicapés, NDLR)", a-t-il indiqué, prié d'indiquer quels sujets il aurait aimé voir figurer au débat si la discussion avait pu durer plus longtemps.
Et son adversaire ? "Ceux qui avaient pensé que Nicolas Sarkozy, parce que candidat sortant, pouvait avoir je ne sais quel avantage lié à sa fonction et qu'il y aurait de ma part comme une intimidation, rien n'a été de ce point de vue vérifié", a estimé le candidat PS sur France Inter. Mais pas question pour François Hollande crier victoire. "C'est aux Français d'en décider eux-mêmes".