"Je suis là pour ceux qui craignent pour leur emploi". Lors d'un discours de "mise au point" prononcé vendredi depuis la foire de Châlons-en-Champagne, François Hollande a tenu à montrer que le gouvernement était bien à l'action sur le front social. Le ton grave mais résolument déterminé, le chef de l'Etat a d'entrée souligné que son "devoir" était de "dire la vérité aux Français". La première étant que la crise actuelle est "d'une gravité exceptionnelle, longue", dont "aucune des grandes puissances économiques, même les émergentes, n'est désormais épargnée", a-t-il prévenu.
Dans ces circonstances, François Hollande a rappelé la priorité du gouvernement : "l'urgence, c'est l'emploi".
"Emploi", "croissance" et "compétitivité"
Le chef de l'Etat a ainsi souligné qu'il avait convoqué une session du Parlement pour que le texte sur les "emplois d'avenir" soit adopté au plus vite. "Dès le début du mois d'octobre seront signées les premières conventions", a-t-il assuré.
>> Les "emplois d'avenir", c'est quoi ?
Dans son discours, le président de la République a également mis l'accent sur la "croissance" et la "compétitivité". La concertation pour "anticiper les restructurations" et "prévenir" les plans sociaux commencera "le mois prochain", a-t-il déclaré. Selon le chef de l'Etat, le document d'orientation de cette négociation sur la sécurisation de l'emploi pour les salariés et les entreprises, annoncée à l'issue de la conférence sociale de juillet, "sera présenté le 10 septembre" aux partenaires sociaux.
Ecoutez l'intervention de François Hollande :
Hollande : "mon devoir, dire la vérité aux...par BFMTVConcernant la Banque publique d'investissement, chantier phare du nouveau gouvernement, François Hollande veut accélérer la cadence. Elle sera créée "dans les jours qui viennent". Censée remédier aux difficultés de financement des petites et moyennes entreprises en proposant un guichet unique en région, la BPI devait, à l'origine, être opérationnelle en janvier 2013.
"Il faudra du temps"
En baisse dans les sondages et critiqué à droite pour son manque de réactivité, le chef de l'Etat avait été fraîchement accueilli à son arrivée à Châlons-en-Champagne. Quelques dizaines de militants CGT étaient venus lui signifier leur impatience arborant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "le changement c'est pour quand ?".
Mais comme pour montrer qu'il ne se pliera pas à un tempo sarkozyen, François Hollande a insisté sur un point lors de son allocution vendredi : "le changement n'est pas une somme d'annonces, c'est une force (...) qui donne une direction".
Soulignant qu'il "faudra du temps" pour gagner la "bataille de la croissance, de l'emploi, de la compétitivité", le chef de l'Etat a ajouté : "l'action que je conduis s'inscrit dans la durée du mandat qui m'a été confié par les Français : non pas sur trois mois, pas davantage sur douze mois mais sur cinq ans". François Hollande prendra "donc les décisions dans un calendrier ordonné, en respectant les rythmes du Parlement et le dialogue social".