"Exercer le pouvoir, aujourd'hui, c'est très dur. Il n'y a plus aucune indulgence, aucun respect. Mais je le savais". Ce n'est pas Jean-Marc Ayrault, pourtant malmené cette semaine, qui parle, mais François Hollande. Dans un entretien au Monde publié mercredi, le président, en exercice depuis six mois, livre quelques confidences. Manière de gouverner, communication … Morceaux choisis.
Hollande défend sa méthode. Une fois de plus, le président défend son mode de gouvernance, fondé sur la négociation. "J'assume cette méthode. Il faut prendre le temps de décider car une fois que c'est décidé, c'est fait. Regardez Sarkozy, il a mis trois ans à détricoter le bouclier fiscal", fait-il remarquer.
La communication, pas facile. Alors qu'il bat des records d'impopularité - seuls 36% des Français lui font confiance, d'après un sondage TNS Sofres/Le Figaro Magazineparu mercredi - le président veut "assumer". Le pouvoir, "je l'ai voulu !", souligne-t-il, "pas simplement pour des raisons personnelles, le destin d'une vie. Mais parce que je pense que pour la France, c'est mieux que ce soit la gauche qui fasse cette mutation, qu'elle le fasse par la négociation".
Hollande veut du temps. Dans cet entretien, le chef de l'Etat concède qu'"en termes de communication, la négociation est moins facile à porter car elle prend du temps". "Mais on verra ce que j'aurai laissé à la fin du quinquennat", ajoute-t-il. En 2017, donc, et pas en 2014. Le 9 septembre, le chef de l'Etat s'était donné deux ans pour réussir, en lançant son "agenda du redressement".
Ses rapports avec Ayrault. François Hollande confirme qu'il entend toujours être un président en première ligne. Et lâche, à propos du fidèle Jean-Marc Ayrault : "je sais qu'il est loyal et qu'il n'a pas d'ambition pour la suite".