L'INFO. Depuis Leipzig en Allemagne, où il était invité à célébrer les 150 ans du SPD, le parti de la gauche allemande, François Hollande a rendu hommage à Gerhard Schröder, en saluant les réformes "courageuses" prises par l'ancien chancelier social-démocrate, notamment pour flexibiliser le marché du travail. Pour rappel, ces réformes visant à améliorer la compétitivité mais adoptées dans la douleur, restent très controversées dix ans plus tard, y compris au sein des sociaux démocrates allemands.
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La déclaration. "Le progrès, c'est aussi de faire dans les moments difficiles des choix courageux pour préserver l'emploi, pour anticiper les mutations industrielles et c'est ce qu'a fait Gerhard Schröder ici en Allemagne et qui permet à votre pays d'être en avance sur d'autres", a déclaré François Hollande, sous les applaudissements de la salle. "Ces décisions ne sont pas faciles à prendre, elles peuvent faire surgir des controverses, mais rien ne se construit, rien de solide ne se bâtit en ignorant le réel", a ajouté le président français.
La preuve par l'exemple. En faisant l'éloge de la méthode Schröder, François Hollande a rappelé qu'il s'était mis dans les pas de l'ancien dirigeant pour obtenir l'accord sur la sécurisation de l'emploi, voté en avril par le Parlement. "Vous avez promu la négociation entre partenaires sociaux pour faire moderniser le dialogue social", a t-il déclaré, comme si le président s'adressait à lui-même.
Déjà "l'agenda du redressement". Ce n'est pas la première fois que François Hollande fait référence à Gerhard Schröder. Le 10 septembre 2012, le président annonçait aux Français "un agenda du redressement", se donnant "deux ans pour rétablir les comptes publics et un an pour inverser la courbe du chômage". Cet agenda 2014 n'était pas sans rappeler l'agenda 2010 de Gerhard Schröder.
Social ou social-démocrate ? Lors de sa conférence de presse, le 16 mai, François Hollande a récusé le qualificatif de social-démocrate. "Je suis socialiste", avait martelé le chef de l'Etat. Ai-je besoin de dire social-démocrate ? Est-ce que ce serait mieux d'être social-démocrate ? Il se trouve que j'ai dirigé pendant des années le Parti socialiste, je ne l'ai pas appelé Parti social-démocrate", avait-il ironisé. Fin de non recevoir, donc. A l'inverse de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui déclarait, le 27 septembre, se sentir "complètement" social-démocrate, assurant que ce mouvement "n'est pas de l'eau tiède".
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