Hollande, "pas facile" d'être président

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Louis Hausalter avec Antonin André à l'Elysée , modifié à
MOROSE - Le chef de l'Etat a insisté sur la difficulté de sa tâche, au cours d'une conférence de presse empreinte de pessimisme.

Ambiance pesante à l'Elysée, jeudi, lors de la conférence de presse de François Hollande. Des chaises vides sur les cotés et au fond de la salle des fêtes. Des ministres qui sont arrivés en file indienne, le pas lourd, et la mine assez déprimée pour certains d'entre eux. A l’image de Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement et ami du président, assis au bout du premier rang, le visage fermé.

Impuissance. Mais le pessimisme se ressentait surtout dans l'attitude et les mots du chef de l'Etat. "Les résultats tardent à venir, je le sais, je le vois", a admis François Hollande. "Ils viendront si nous nous mobilisons tous", a-t-il assuré, ajoutant plus loin : "j'espère avant 2017". Une forme d'aveu d'impuissance.

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Le chef de l'Etat a également insisté sur la difficulté de sa tâche, renouant pour l'occasion avec sa figure de style favorite, l'anaphore. Et François Hollande de marteler qu'être président, "c'est pas facile". "pas facile de faire la réforme pour la dépense publique", "pas facile de supprimer la détaxation des heures supplémentaires", "pas facile d'aller demander des impôts supplémentaires", "pas facile de faire des réformes du marché du travail", "pas facile de dire que nous allions faire le choix de l'innovation de la recherche, "pas facile de faire la réforme territoriale"…

"Un laborieux exercice d'autojustification", tacle Le Figaro vendredi. Pour le quotidien de droite, François Hollande "a trahi ses doutes sur les résultats de sa politique".

"C'est dur…" A la fin de son intervention, nouvelle anaphore, cette fois sur le thème de "c'est dur". "C'est dur d'imposer à ses proches la vie ici, c'est dur d'être avec des collaborateurs, même avec un gouvernement, c'était dur pour moi aussi de me séparer de Jean-Marc Ayrault qui avait été un Premier ministre dévoué, c'est dur de faire un changement de gouvernement…"

Mais François Hollande l'a également martelé, il sera "président jusqu'au bout". "Je ferai ce mandat pleinement, complètement, sans me préoccuper même de ma popularité qui est dans l'état que vous connaissez, parce que ce n'est pas mon objectif", a-t-il insisté.

Autant dire qu'on ne sentait pas un souffle mobilisateur, mais plutôt une ambiance de fin de mandat, alors qu'on en n'est pas encore à la moitié du quinquennat. Interrogé sur son avenir, François Hollande a botté en touche. Sera-t-il candidat en 2017 ? "Ce n'est pas maintenant que la question doit se poser, peut-être ne se posera-t-elle pas", a-t-il répondu. Presque résigné.

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