"Mauvaise foi", "démagogie", "incantations". La droite a réagi durement à l'interview de François Hollande pour le 14 juillet, réclamant notamment plus de clarté à propos du dossier PSA. Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, a ainsi estimé que François Hollande proposait "une présidence du symbole et de l'esquive". "Toutes les décisions indispensables à la résolution de la crise sont renvoyées à plus tard", a-t-il fustigé.
"François Hollande a donné le sentiment d'être un cavalier qui refuse l'obstacle à chaque fois qu'il se présente devant lui", a-t-il encore affirmé, critiquant notamment le fait que sur le dossier PSA, le chef de l'Etat "nomme un expert et prévoit une concertation". Même son de cloche chez Xavier Bertrand, député UMP et ancien ministre, pour qui les Français "attendent des réponses, des solutions". "Là, ils n'ont rien, ils n'ont rien entendu".
"Attentiste, hors-sol, presque perché"
Pour Xavier Bertrand, qui dit "rester sur sa faim", François Hollande "cherche à gagner du temps". "Je n'ai pas entendu clairement, le site d'Aulnay, il va fermer oui ou non ?". "François Hollande est apparu attentiste, hors-sol, presque perché", a pour sa part estimé Geoffroy Didier, secrétaire national à l'UMP et élu régional en Île-de-France. "Sa seule décision a été de ne rien décider", a-t-il jugé.
Christian Estrosi, ancien ministre UMP, a de son côté jugé que le chef de l'Etat avait "utilisé toutes les armes de la politique politicienne : mauvaise foi, mensonges et démagogie". Il a notamment critiqué la "remise en cause des heures supplémentaires de façon rétroactive, ce qui est un scandale pour les retraités et les classes moyennes".
"C’est une mauvaise facilité que de s’essuyer les pieds sur ses prédécesseurs et cela ne résiste pas à l’analyse. Personne n’est dupe", a réagi François Baroin dans un entretien accordé au Journal du dimanche, après l'interview du 14 juillet de François Hollande. "Nous avions eu connaissance de fuites par la CGT, qui anticipait les difficultés. J’avais reçu le PDG de PSA, Philippe Varin ; il n’avait jamais été question d’un plan de cette ampleur. Maintenant, la gauche est au pouvoir, ils doivent gérer cette situation", a ajouté l'ancien ministre de l'Economie.
"Solennel et pédagogue", pour Baylet
En revanche, la gauche a salué les propos d'un président jugé "solennel et pédagogue" par Jean-Michel Baylet, le président du Parti radical de gauche. "Il a expliqué l'effort juste qu'il demande aux Français en tenant un discours volontariste et réaliste". Martine Aubry, la première secrétaire du PS, a quant à elle loué la "détermination", le "volontarisme", la "sobriété" et la "pédagogie" du président de la République. François Hollande a selon elle montré "une autre façon de faire de la politique : un président qui fixe les grandes orientations et se veut garant de la réconciliation nationale".
Marielle de Sarnez, députée européenne du MoDem, a appelé François Hollande a "dire clairement et rapidement où nous allons", estimant que le chef de l'Etat avait donné "bien davantage des déclarations d'intention que la définition d'une politique". Elle a toutefois salué la volonté de "rechercher l'apaisement et la réconciliation", qui "va dans le bon sens". Autre "point positif" à son sens : l"ouverture du "chantier de la moralisation de la vie publique", une "nécessité urgente" qui est "loin d'être un luxe".
Le FN n'a entendu "aucune réponse"
A l'extrême-droite, le Front national a estimé que "l'entretien n'a[vait] apporté aucune réponse aux préoccupations des Français". François Hollande est "resté extrêmement vague, préférant l'incantation aux solutions courageuses qui s'imposent pour réindustrialiser la France".
Plus au centre, la députée européenne du Modem Marielle de Sarnez a souligné "la volonté affirmée par la président de la République de rechercher l'apaisement et la réconciliation [qui] va dans le bon sens". "S'agissant des réponses à apporter à la crise économique et sociale, (...) aujourd'hui c'était bien davantage des déclarations d'intention que la définition d'une politique. Il y a une urgence dont tout le monde mesure la gravité, et face à cette gravité François Hollande doit dire clairement et rapidement où nous allons", a-t-elle ajouté.