L’élection présidentielle approchant, associations et lobbys s’activent pour que leurs causes soient prises en compte dans la feuille de route des candidats. Ainsi, la fédération France Nature Environnement (FNE) a organisé samedi son Congrès où pas moins de sept prétendants étaient conviés. Ce fût l'occasion pour François Hollande de proposer un nouveau "Grenelle de 'environnement" pour restaurer le dialogue.
Le "grand oral" écolo des candidats
"En tant que mouvement citoyen, nous avons bien l'intention de porter haut et fort nos préoccupations", a lancé le président de FNE, Bruno Genty, en ouverture du 36e congrès de la fédération à Montreuil, en Seine-Saint-Denis.
Le message a été entendu par les sept candidats venus s’exprimer 15 minutes chacun devant les 2.000 militants de la plus importante fédération écologiste de France, qui rassemble 3.000 associations.
François Bayrou (MoDem), Corinne Lepage (Cap21), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Hervé Morin (NC) et Dominique de Villepin (République solidaire) ont ainsi défilé, mais ce sont surtout les interventions des candidats PS et EELV qui étaient attendus. L'UMP, faute de candidat déclaré, n'a pas participé à ce "grand oral".
Hollande pour une "conférence environnementale"
Soulignant que la crise n'était "pas seulement une crise financière, économique et sociale, mais aussi une crise environnementale", François Hollande a pris "l'engagement d'ouvrir un dialogue environnemental au même niveau que le dialogue social (…) et qui prévoira un agenda, des priorités et des moyens ".
"Non pas que je veuille opposer social et environnemental, mais le lien est direct", a-t-il ajouté, avant d’estimer que "cette méthode est essentielle si nous devons réussir".
Eva Joly devant les siens.
"Il n'y a que nous qui portons le projet écologique", a tenu à rappeler Eva Joly, candidate Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle, dont l'intervention a été très applaudie. "Nous vivons une crise sans précédent. Je pense que face à l'impasse du modèle économique dans lequel nous nous trouvons, pour des millions de Français l'environnement peut devenir la solution", a-t-elle lancé à la tribune, avant d’ajouter : il n'y a "pas d'autre solution à la crise".
Elle a listé plusieurs propositions visant notamment à renforcer "le dialogue environnemental" et à préparer la sortie du nucléaire. "C'est aux autres candidats qu'il appartiendra de vous expliquer le choix moral qu'ils font, alors que plus personne ne peut nier après l'accident de Fukushima que nous sommes soumis au risque nucléaire", a-t-elle fait valoir.