Hollande reste tout en retenue

François Holande a souhaité conserver sa posture de "rassembleur" sur TF1.
François Holande a souhaité conserver sa posture de "rassembleur" sur TF1. © TF1
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Alors que Martine Aubry distille quelques piques, François Hollande garde son cap : pacifique.

Non, François Hollande ne haussera pas le ton. A 24 heures du débat avec Martine Aubry, celui qui est arrivé en tête de la primaire socialiste reste fidèle à sa stratégie : se placer au-dessus de la mêlée. L’homme se pose en rassembleur et refuse d'entrer dans le jeu des petites phrases, alors qu’en face Martine Aubry l'a égratigné à plusieurs reprises.

"J’ai entendu les messages"

"Mon devoir est de rassembler", a martelé, sur le plateau du journal télévisé de TF1, le député de Corrèze, qui a tendu la main aux deux candidats de la primaire qui n’ont pas encore pris parti, Ségolène Royal et surtout Arnaud Montebourg. "J’ai entendu les messages adressés à travers les autres candidatures", a-t-il assuré. "Je répondrai à la lettre d’Arnaud Montebourg, mais sans rien perdre de la cohérence de mon projet", a-t-il précisé.

François Hollande a détaillé les thèmes sur lequel il était prêt à s’ouvrir. "Je ne prends pas les slogans, même si je les respecte", a-t-il d’abord lancé pour réfuter l’idée d’une 6e République. "Mais je suis d’accord sur le renouvellement de la République, bien sûr. Et j’aurais à cœur, si je suis élu, de changer le statut pénal du chef de l’Etat, de rendre indépendante la magistrature", a-t-il énuméré à l’endroit d’Arnaud Montebourg. Puis, visant cette fois Ségolène Royal : "j’aurais à cœur de faire la réforme du cumul des mandats. Une des premières lois que le Parlement votera, ce sera pour limiter le nombre de mandats des parlementaires."

"Rien faire qui puisse abîmer la gauche"

Quant à sa stratégie tout en retenue, François Hollande l’assume. La revendique, même. "Je ne me livre, pour ce qui me concerne, à aucune phrase qui puisse être utilisée demain par notre adversaire parce qu'il le fera. Et dans une certaine mesure, ce sera son droit. Et donc rien dire, rien faire qui puisse abîmer la gauche", a résumé le président du conseil général de Corrèze.  "On a réussi une belle primaire. Il faut aller jusqu'au bout et faire que le candidat qui sortira vainqueur de cette primaire, ait une victoire large", a-t-il assuré, craignant qu'une "victoire étriquée" soit une "difficulté supplémentaire".

Et l’attitude de Martine Aubry, adepte de l’expression "gauche molle", ne le fera pas changer d’avis. "Rien ne m’atteint", a-t-il juré, en prévenant toutefois son adversaire du danger des "petites attaques". "Les primaires, c’est fait pour faire gagner la gauche, pas pour la diviser. On ne demande pas à la gauche d’être dure, on a suffisamment souffert de la brutalité de Nicolas Sarkozy. On ne lui demande pas d’être molle, il va falloir être ferme par rapport à la crise et par rapport à l’exigence de justice et de solidarité. On lui demande d’être solide, d’être sincère, et de gagner."

Voilà donc les partisans d’un vrai débat, musclé et contradictoire, déçus. A moins que mercredi soir, lors du dernier affrontement télévisé avant le second tour, les attaques de Martine Aubry ne poussent enfin François Hollande à se départir de son flegme.