Mardi, François Hollande avait choisi de s’adresser à la gauche dans son ensemble. D’abord dans la matinée, en n'écartant pas l'idée d'une forte taxation des produits de luxe et en évoquant un éventuel "coup de pouce" au Smic, puis dans la soirée, lors de son grand meeting de Lille.
"Le vote de la victoire, c’est François Hollande"
C’est d’abord Martine Aubry, la maire de la ville, qui a donné le ton de ce dernier grand meeting de François Hollande avant le premier tour, dimanche. "Rien n'est gagné, rien n'est fait, le seul qui peut faire gagner la gauche c'est François Hollande", a lancé la première secrétaire du PS. "Le vote de la victoire c'est François Hollande et dès le 1er tour, voilà le message de Lille", a-t-elle poursuivi devant les quelque 25.000 personnes, selon le PS, qui composaient l’auditoire, au cœur duquel avaient pris place notamment les ex-Premiers ministres Laurent Fabius et Lionel Jospin, mais aussi le chef du gouvernement belge Elio di Rupo.
Puis François Hollande a pris le relais de son ex-adversaire de la primaire socialiste. "Le message que je porte ici à Lille : c'est le premier tour qui va emporter tout, le mouvement qui va se lancer, la conquête qui va s'annoncer", a proclamé le candidat PS. "Ce rassemblement il est notre force", a-t-il poursuivi. "Certains, je les entends, voudraient que la gauche se divise, se désunisse, se désarticule" mais "ils n'y parviendront pas, il n'y aura pas la gauche contre la gauche, la gauche des cortèges contre la gauche des ministères. Il n'y a pas deux gauches, il y a une gauche qui veut gagner, qui veut gouverner", a asséné le favori des sondages.
TVA sur le luxe et "coup de pouce" au Smic
Cet appel au vote utile dès le premier tour, destiné notamment à contrer la montée en puissance de Jean-Luc Mélenchon, s’est donc accompagné quelques heures plus tôt de propos destinés là aussi à la gauche de la gauche. Interrogé par un auditeur de RTL sur l'opportunité de "rétablir la TVA à 33% sur les produits de luxe", François Hollande a répondu qu'il allait "regarder", précisant : "je ne peux pas du tout m'engager, mais cette proposition a quand même du sens".
Puis le candidat PS a ensuite réaffirmé que s'il était élu en mai, il y aurait une négociation avec les syndicats sur un éventuel "coup de pouce" au Smic. Il s'agira de "regarder ce qu'il sera possible de faire, puisque le Smic n'a pas reçu de coup de pouce depuis au moins 3 ans", a-t-il précisé. Reste à savoir si les sympathisants de Jean-Luc Mélenchon, qui promet lui un Smic à 1.700 euros, seront suffisamment séduits. Le candidat du Front de gauche, lui, a tranché. "Ce n'est pas très convaincant sa proposition, je le lui dis amicalement", a-t-il déclaré sur TF1.