Sans surprise, de nombreux socialistes ont défendu François Hollande après son intervention télévisée, jeudi sur TF1. Le chef de l'Etat ne fait toutefois pas l'unanimité à gauche, critiqué par les "frondeurs" et surtout par l'extrême gauche.
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Stéphane Le Foll (photo), ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement, a trouvé le président "déterminé". "Il a cherché à expliquer ce qu'il a fait. Il a donné le chemin qui a été parcouru, pourquoi il avait fait un certain nombre de choix et puis surtout il a essayé de tracer une perspective", a-t-il estimé dans un communiqué. Pour Bruno Le Roux, patron des députés socialistes, "François Hollande a parlé au cœur des gens" et "a voulu rendre à la France et aux Français la fierté d’eux-mêmes".
Pas rancuniers, d'anciens ministres éjectés du gouvernement, contactés par Europe1.fr, ont eux aussi salué l'intervention du chef de l'Etat. "Je l’ai trouvé très à l’aise", estime Guillaume Garot (photo), ancien ministre délégué à l'Agroalimentaire. "Il a pris de l’assurance au fil de l’émission. J’ai apprécié qu’il ait simplifié son message", poursuit-il. "Quand il dit qu’il veut que la France devienne le premier pays d’Europe d’ici dix ans, c’est clair, c’est concret, on sait où on va. Cela offre une perspective d’avenir et peut fédérer les Français".
Même son de cloche du côté de Nicole Bricq, ex-ministre du Commerce extérieur. "Je l’ai trouvé sincère. Il a parlé de la France aux Français", estime-t-elle. "Il a cherché leur confiance, très clairement. C’était son objectif, les rassurer, leur répéter son cap".
Quant à Michèle Delaunay, ancienne ministre déléguée aux Personnes âgées, elle a trouvé François Hollande "à la fois humain, connecté au réel, et au passage assez présidentiel". "Il y avait une progression très nette" durant l'émission, juge la députée socialiste. Michèle Delaunay n'a en revanche pas aimé la première partie, l'entretien sur l'homme François Hollande, jugeant les questions du journaliste Thierry Demaizière "objectivement médiocres".
Du côté des députés PS "frondeurs", hostiles à la politique du gouvernement, on n'a peu apprécié l'émission. "François Hollande défend sa politique mais la majorité des Français, de gauche, attendent qu'il la change", tacle le député Christian Paul (photo), l'un des chefs de file des frondeurs. "Il a annoncé quelques mesures utiles pour les jeunes et les chômeurs âgés mais reste prisonnier de la feuille de route qu'il a fixée. Le sursaut n'était pas pour ce soir."
A l'extrême gauche, on ne mâche pas ses mots. Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon a traité François Hollande d'"usurpateur". "Une seule bonne nouvelle : déjà la moitié de faite", a-t-il également tweeté.
150 ans de gauche pour en arriver là ! Usurpateur ! #DirectPR— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 6, 2014
Une seule bonne nouvelle : déjà la moitié de faite. #DirectPR— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 6, 2014
Quant au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), il se montre lui aussi très virulent avec le président de la République. "Le coup de com est raté", tacle-t-il dans un communiqué. "Les travailleurs, les classes populaires, toutes celles et ceux qui sont victimes de l'offensive du patronat, des banques et du gouvernement pour imposer l'austérité et la baisse du coût du travail ne sont pas dupes de cette fausse sincérité calculée du Président. Se servant de quatre invités comme de faire-valoir pour procéder à quelques annonces secondaires, Hollande a passé près de 2 heures à justifier sa politique entièrement dévouée au patronat".