L’INFO. Journée chargée pour le président. Après son intervention en direct sur BFM TV le matin, François Hollande a renoué avec le terrain et les Français. Et c’est Villiers-le-Bel, théâtre d'émeutes en 2007, qui a été choisi. Un déplacement que les équipes du président ont vécu dans l’angoisse, deux semaines après son déplacement à Carmaux où il avait été copieusement sifflé.
Quand Hollande fait planer le suspense… Toute la matinée, François Hollande était dans l’enceinte sécurisante d’un institut d’apprentissage, et cela avait un côté rassurant pour son entourage. Car dehors, plusieurs groupes d’habitants attendaient le chef de l’Etat. Allait-il - comme il en a l’habitude - enfreindre le protocole prévu et aller à leur rencontre ? Les policiers et les conseillers du président n’en avaient aucune idée. La réponse n’a pas tardé. Après avoir humé l’ambiance, François Hollande a senti que l’accueil serait bon, et il s’est offert un bain de foule improvisé.
"Bon, les amis de Villiers-le-Bel, ça va bien ?", a entamé le président avec le sourire. "Moi, je vous félicite ! Il y a des gens qui veulent vous mettre des peaux de bananes sous les pieds, ne soyez pas découragé", lui intime un vieux monsieur. "Non jamais ! Je vous remercie", a répondu François Hollande, avant de reprendre sa tournée de poignées de mains :
"Qu’il se bouge un petit peu, qu’il se secoue". Cette fois, aucun sifflet n’est arrivé aux oreilles présidentielles. "Ça rappelle la campagne", s’est félicité un proche. Quelques habitants, interrogés par l’AFP, ont toutefois exprimé quelques griefs à l’encontre du chef de l’Etat. C’est notamment le cas d’Elsa, une ancienne habitante de Villiers-le-Bel qui y revient chaque semaine, et qui regrette que la situation "se dégrade. Il n’y a presque plus rien pour les personnes âgées. Qu’il se bouge un petit peu, qu’il se secoue et qu’il change certaines choses ! Ma maman est à la retraite et elle a dû mal à s’en sortir…" Emmanuel Sylvestre, un habitant, assure quant à lui qu’ "à Villiers-le-Bel, on paye cher toutes les taxes : foncière, habitation, impôt sur le revenu… On paye trop cher, on n’arrive même plus à manger. Et pourtant, il avait dit que le changement, ce serait maintenant. Et pour moi, rien n’a changé..."
Des critiques qui ne vont en rien faire évoluer l’attitude de François Hollande. Depuis le remaniement, ils sont pourtant nombreux dans son entourage à lui conseiller de prendre du recul, de se faire plus rare, plus discret. Pas question pour le chef de l’Etat, qui n’a aucunement l’intention de se laisser doubler par un Manuel Valls au faîte de sa popularité.
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