Le choix du Bourget pour le premier grand meeting de François Hollande a inspiré la presse. Lundi, elle estime que la campagne du candidat PS à l'Elysée a plutôt réussi son "décollage".
Dans le quotidien Libération, Nicolas Demorand souligne que le rassemblement du Bourget "aura dissipé les perplexités, légitimes ou savamment entretenues, qui persistaient autour de François Hollande. A commencer par la principale: l’étoffe présidentielle du candidat socialiste", explique le directeur de la rédaction.
L'Humanité, sous la plume de Michel Guilloux, salue "un discours de gauche, bien loin des eaux tièdes sociales-libérales d'il y a cinq ans ou du, le politique ne peut pas tout, d'il y en a dix", en référence à la formule de Lionel Jospin en 2002.
Sans surprise, Le Figaro ne partage pas l'analyse de ces deux titres classés à gauche. L'éditorialiste du quotidien conservateur, Paul-Henri du Limbert, juge que François Hollande "a fait l’impasse sur les immenses défis que doit affronter la France dans un univers mondialisé". Plus mesurée, Dominique Quinio estime dans La Croix que "l'ambition des évolutions proposées laisse quelques doutes sur leur réalisme et les marges de manoeuvre.
"Il s’est gardé de parler des sujets qui fâchent"
Même scepticisme de la part de Patrick Fluckiger qui écrit dans L'Alsace que "tout ce que les militants rêvaient d'entendre a été dit par François Hollande, qui s'est gardé, en revanche, de parler des sujets qui fâchent, et tout particulièrement de la crise de l'euro".
Les commentateurs s'accordent sur le rôle fondateur du discours du Bourget. "Lors de ses primaires, le PS s’était choisi un candidat, mais ce n’est qu’hier que François Hollande a enfilé le costume qui va avec", analyse Olivier Picard dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace. "Soulever une salle de militants, François Hollande sait faire depuis longtemps. Il l'a encore prouvé hier mais cette fois dans les habits d'un possible président", renchérit Hervé Favre dans La Voix du Nord.
"Sans doute le Bourget n'est-il pas le plus mauvais endroit pour faire décoller une campagne", s'amuse Bruno Dive dans Sud-Ouest.
Dans Ouest-France, enfin, Michel Urvoy convient que "sur le papier, tout semble parfait" mais avertit que "cette construction ne vaut évidemment que si elle n'est pas démentie dès demain par des dérapages qui traduiraient des incohérences, des insincérités, des impossibilités à tenir tant de promesses".