On commence à y voir un peu plus clair sur les intentions de François Hollande. Le projet présidentiel du candidat socialiste a été dévoilé jeudi matin par l'AFP et Le Parisien. Reste à connaître le chiffrage du programme, que François Hollande présentera en fin de matinée à la Maison des métallos, à Paris.
Le vainqueur de la primaire socialiste d'octobre surprend déjà sur un premier point : le nombre de mesures. Là où il avait annoncé axer sa politique sur quatre ou cinq propositions, François Hollande en a présenté soixante. Et tous les domaines sont concernés. Emploi, éducation, fiscalité bien sûr, mais aussi numérique, institutions et international.
Un livret tiré à 15 millions d'exemplaires
Ses soixante engagements, celui qui s'annonce comme le "président du changement" les a consignés dans un petit livret de 41 pages imprimé mercredi à 15 millions d'exemplaires.
Pour réussir à équilibrer recettes et dépenses, le candidat table sur une croissance de 0,5% en 2012, contre 1% actuellement attendu par le gouvernement. Ensuite, c'est crescendo : 1,7% en 2013, 2% en 2014 pour finir entre 2 et 2,5% les années suivantes, détaille Le Parisien.
S'il est élu président en mai prochain, François Hollande promet le retour à l'équilibre budgétaire en 2017. Une promesse qui détonne dans la morosité économique actuelle. Pour réussir à revenir à une situation économique que le pays n'a plus connue depuis 1974, l'ancien Premier secrétaire du PS s'est fixé les mêmes objectifs de réduction des déficits que l'actuel gouvernement.
Gros rabotage sur les niches
François Hollande répond de manière claire à ceux qui prétendent qu'il ne fera que dépenser : "toute nouvelle dépense sera financée par des économies, et le nombre total de fonctionnaires n'augmentera pas", prévient-il. Plusieurs milliards d'euros de nouvelles recettes sont annoncées par le candidat socialiste pour combler ses nouvelles mesures, chiffrées à 20 milliards d'euros.
Comme annoncé, les niches fiscales subiront un sérieux coup de rabot : 29 des 50 milliards d'euros de niches "que la droite a accordés aux ménages les plus aisés et aux grandes entreprises" sauteront. Il ajoute à cela un passage du taux des prélèvements obligatoires à 46,9% à la fin de son mandat, parmi les niveaux les plus hauts d'Europe.