Avec 2010 en ligne de mire, François Hollande trace sa route de son côté, arpentant le terrain, loin des appareils politiques parisiens. Et le candidat à la primaire socialiste ne se contente pas de le faire. Il le dit et le répète, pour se démarquer de ses adversaires potentiels les plus dangereux, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, dont les entourages font peu de mystère de l’existence d’un pacte de non-agression. D‘autant que les deux ténors socialistes se sont discrètement rencontrés mercredi.
"Je ne suis dans aucun pacte, dans aucun arrangement", a insisté François Hollande jeudi sur Europe 1. "Je respecte des discussions, des négociations. Mais je considère que l’élection présidentielle, c’est une décision personnelle. Ce n’est pas une négociation ou un compromis. Je fais en sorte de convaincre non pas un dirigeant ou un autre du PS, mais de convaincre les électeurs qui viendront à la primaire que je peux représenter la meilleure solution pour figurer de la meilleure des façons au premier tour."
"Je ne suis dans aucun arrangement" :
"Je respecte ce que nous avons décidé ensemble"
Et à ceux qui l’accusent de se lancer trop tôt et de troubler le jeu socialiste, l’ancien premier secrétaire réplique qu’il respecte les règles. "Je ne veux gêner personne. Je veux gagner et la primaire et l’élection présidentielle", a affirmé François Hollande. "Je respecte ce que nous avons décidé ensemble : une primaire, un vote, pour savoir quel est le meilleur candidat pour diriger la France en 2012. Je fais en sorte d’avancer, de tracer mon chemin, et je veille - ce sera mon attitude jusqu’à la fin des primaires - à ne jamais mettre en difficulté tout candidat que ce soit à cette élection."
Une règle qui ne résiste pas forcément à l’étude de ses discours. Mercredi soir, à Clichy-la-Garenne, François Hollande a réservé le début de son discours à une critique en creux du président du FMI, qui caracole en tête des sondages malgré son absence de France. "Il faut être conscient que les sondages n’indiquent pas le résultat de la prochaine élection", a-t-il prévenu. "Et je fais en sorte aussi de comprendre que les thèmes d’aujourd’hui ne seront pas nécessairement les sujets de demain."