"La France dans dix ans". François Hollande n’a pas franchement dîné seul jeudi soir. Le chef de l’Etat a en effet partagé sa table avec la centaine de journalistes qui le suit régulièrement, à l’Elysée et lors de ses déplacements. Pour cette première sous la Ve République, une initiative de l'Association de la presse présidentielle, le président s’est assumé en ‘hyperprésident’, reconnaissant par exemple que "la présidence normale" qu'il entendait incarner au début de son quinquennat paraissait déjà un concept "vieux et ancien". Surtout, François Hollande a revendiqué une action de long terme, portant non pas sur un, mais sur deux mandats. "Ce n'est pas l'histoire de la France qu'il faut rappeler, c'est le récit de la France de demain, la France dans dix ans", a-t-il lâché.
2017 ? "Il ne se passe rien" au PS. Pour 2017, même si, assure-t-il, il est "beaucoup trop tôt" pour en parler, il n’y pas de doute dans l’esprit de François Hollande : il sera bien candidat à sa succession. "Je ne me préoccupe pas de ce qui se passe dans l'autre camp et dans mon camp personne ne prépare la présidentielle", a-t-il ainsi lâché. "Dans mon camp, il ne se passe rien", a-t-il insisté, faisant montre d’autorité. La seule façon de lui succéder un jour, a-t-il laissé entendre. "Etre le meilleur à son poste", a-t-il édicté, citant deux ministres, Manuel Valls et Stéphane Le Foll. Et pas Arnaud Montebourg.
La suite ? Des réformes et "un risque". Sur le fond des dossiers à venir, François Hollande a énuméré ses priorités : pas de déficit supplémentaire et une réforme des retraites à mener. Et sur la courbe du chômage, "je prends mon risque", reconnaît-il, lui qui a promis à plusieurs reprises que le nombre de demandeurs d’emploi reculerait avant la fin de l’année. Le chef de l’Etat a également confirmé que l’embellie économique était selon lui pour bientôt. "Nous sommes sortis de la crise de la zone euro" qui battait son plein l'été dernier et "on sait qu'il ne se passera rien de grave cet été". Après deux trimestres de croissance négative "nous sommes sortis de la récession", a-t-il maintenu "même si la phase de croissance ne viendra pas avant 2014".
Les vacances, sujet qui fâche. Quant à la question récurrente des vacances, "c'est un sujet qui me fâche", a-t-il reconnu, rappelant que l'an dernier, en partant "quelques jours" c'était "comme s'il avait commis un impair". Du coup, François Hollande est resté mystérieux sur son lieu de villégiature cet été. "Je vais essayer de trouver les conditions de ma liberté", a-t-il seulement indiqué près avoir souligné que "Bregançon, c'est très bien sauf que vous êtes enfermés" à "peu près dans les mêmes conditions qu'à l'Elysée".
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Un Hollande nouveau ? Tout au long de la soirée, François Hollande a donc montré un visage différent de celui qu’il arbore devant les caméras, préfigurant peut-être un nouveau style dans sa présidence. Et la meilleure façon de faire savoir, c’était d’en parler devant une centaine de journalistes.