François Hollande a pris acte de la censure par le Conseil constitutionnel du volet social du pacte de responsabilité. Pour la compenser en termes de pouvoir d’achat, le chef de l’Etat annonce dans Le Monde des mesures à même, selon lui, d’améliorer les revenus les plus modestes. Et il veut aller vite. "Je veux accélérer les réformes pour relever le niveau de la croissance au plus vite", assure-t-il.
"Améliorer la rémunération des salariés précaires." "L'une visera à rendre plus juste et plus simple le barème de l'impôt sur le revenu notamment pour les premières tranches, c'est-à-dire pour les contribuables modestes et moyens", précise le président de la République dans le quotidien du soir. "L'autre fusionnera la prime pour l'emploi et le RSA activité pour favoriser la reprise du travail et améliorer la rémunération des salariés précaires. Les deux réformes seront engagées dès la loi de finances pour une amélioration du pouvoir d'achat équivalente à ce qui avait été prévu initialement", annonce François Hollande.
Le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, présentera par ailleurs dès septembre un "projet de loi sur le pouvoir d'achat" portant notamment sur les professions réglementées et l'ouverture des magasins le dimanche, a annoncé François Hollande dans au Monde. En juillet dernier, Arnaud Montebourg avait déclaré vouloir s'attaquer au serpent de mer des professions réglementées. Un rapport de Bercy était allé plus loin et analysé 37 professions, des pharmaciens aux ambulanciers en passant par les notaires et huissiers.
Un message de fermeté au patronat… Le chef de l’Etat adresse aussi un message clair au patronat concernant le pacte de responsabilité. "Le pacte, c'est un contrat dans lequel chacun doit respecter ses engagements. Le gouvernement a tenu les siens : pour améliorer la compétitivité des entreprises, il a dégagé 40 milliards d'euros sur trois ans", rappelle-t-il. "Les syndicats qui ont fait le choix d'adhérer au pacte ont obtenu qu'il y ait des contreparties en termes d'emplois. J'attends donc du patronat qu'il aille jusqu'au bout de la logique du pacte, qu'il utilise pleinement les moyens du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi pour investir et embaucher et non pour distribuer des dividendes ou formuler d'autres revendications", assène le président de la République.
…Et à sa majorité. François Hollande n’oublie pas non plus les frondeurs, qu’il rappelle à l’ordre via trois conclusions. "Premièrement, le respect entre le gouvernement et sa majorité doit être mutuel. Deuxièmement, il n'y pas d'échappatoire. Le jugement en 2017 sera à la fois porté sur le président, le gouvernement et la majorité. C'est ensemble que nous réussirons", prévient le chef de l’Etat. "Enfin, le débat ne peut pas rebondir sur chaque texte. Les choix ne peuvent être rediscutés à chaque fois qu'un indice trimestriel est connu. La constance, c'est la confiance.", martèle-t-il.