Le président a annoncé devant le 120e Congrès national des pompiers, à Chambéry, ambitionner "retrouver 200.000 sapeurs-pompiers volontaires d'ici la fin du quinquennat".
Le constat. Le métier ne semble plus faire rêver. Plus assez en tous cas pour susciter des vocations. entre 2004 et 2012, le nombre des volontaires a chuté de 12.000. Rien qu'en un an, la France a perdu 2.200 SPV (sapeurs pompiers volontaires). Au 1er janvier 2012, on en dénombrait 195.200, soit 79 % des pompiers (les autres sont professionnels ou militaires). Par ailleurs, en cinq ans, 571 casernes ont fermé dans toute la France.
C’est partant de ce constat que Manuel Valls et les représentants des pompiers ont signé vendredi à Chambéry, lors du 120e congrès national des sapeurs-pompiers, un plan visant à enrayer cette chute des vocations. Et, preuve que le sujet tient à cœur de l’exécutif, François Hollande s'est déplacé en personne, samedi en Savoie, pour en faire la promotion. "L'objectif est de retrouver 200.000 sapeurs-pompiers volontaires d'ici la fin du quinquennat, c'est-à-dire retrouver en 2017 le niveau qui était le nôtre une décennie plus tôt, en 2007", a déclaré le chef de l'Etat
Un plan, 25 mesures. Le plan gouvernemental prévoit 25 mesures. Les principales prévoient d'élargir le recrutement des volontaires en ciblant les femmes, les cadres et les jeunes issus de la diversité et de mieux adapter la formation aux profils recrutés. Il est aussi convenu d'arrêter les fermetures de casernes hors "fermetures inévitables" décidées en accord avec les pompiers. Selon les représentants des pompiers, la propension d'un citoyen à s'engager auprès d'eux est d'autant plus grande que la caserne se situe près de chez lui. Plusieurs mesures visent aussi à remettre plus de distinctions (médailles, décorations) aux volontaires et à favoriser leur avancement aux grades d'officiers et d'officiers supérieurs. Actuellement, 22 % seulement des cadres sont des volontaires.
Enfin, la dernière mesure promet de prendre en compte l'inflation dans le calcul de l'indemnité horaire des volontaires. "Depuis 2003, l'inflation a augmenté de 23 % alors que l'indemnité des volontaires n'augmentait que de 14%", note un cadre de la fédération des pompiers. Le chef de l'Etat s'est donc engagé à "améliorer les conditions de vie des volontaires", répondant à l'une de leurs demandes : l'indemnité horaire des volontaires évoluera pour garantir leur pouvoir d'achat.
Méfiance, méfiance. Manuel Valls a eu beau saluer un plan historique, ses interlocuteurs se sont montrés plus mesurés. "C'est un beau discours plein de bonne volonté et nous y sommes habitués", a réagi auprès de l'AFP Thierry Pibernat, président du syndicat des sapeurs-pompiers volontaires (GSNSPV). "Nous serons attentifs aux faits réels. Nous verrons s'il y a plus de volontaires qui reçoivent l'ordre du mérite et la Légion d'honneur. Nous verrons s'il y a plus de volontaires nommés colonel. Nous verrons si la formation s'adapte aux contraintes des volontaires", a-t-il détaillé.