Hollande veut une investiture "sobre"

La folle semaine de Hollande
La folle semaine de Hollande © REUTERS
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Hélène Favier , modifié à
Un gouvernement à nommer, une entrée sur la scène internationale à réussir : voici la folle semaine de Hollande.

La passation des pouvoirs entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, suivie de l'investiture du nouveau chef de l'Etat marquera, mardi, l’entrée en fonction du socialiste. Dans les heures qui suivent, François Hollande devra alors nommer son gouvernement et faire son entrée sur la scène internationale : passage en revue de "la folle semaine" de François Hollande.

 

• Ses adieux aux socialistes

Premier rendez-vous de la semaine pour le président élu : le Conseil national du Parti socialiste, organisé, lundi,  à la Mutualité. François Hollande s’y rendra à 17 heures pour lancer la bataille des législatives et faire ses adieux au Parti socialiste. "C'est la dernière fois qu'il sera présent parmi ses pairs", résume un ténor du parti.

• Une investiture sobre

La cérémonie d'investiture, que François Hollande souhaite "sobre", aura lieu mardi à 10 heures à l’Elysée. Le protocole prévoit une arrivée du président élu par la cour d'honneur et la passation des pouvoirs dans le bureau du président sortant (transmission des codes nucléaires et du contenu de dossiers délicats).

L'orchestre de chambre de la Garde républicaine jouera les morceaux choisis par François Hollande. Après proclamation des résultats officiels, signature du procès-verbal, remise du collier de grand maître de l'ordre de la Légion d'honneur, il prononcera son allocution d'investiture vers 10h45. Vingt-et-un coups de canon à blanc seront alors tirés devant l'Hôtel des Invalides.

Après avoir reçu les honneurs militaires dans le jardin, le président retournera ensuite dans la salle des fêtes saluer les invités : corps constitués (dont les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale), le doyen du corps diplomatique et une "trentaine" d'invités personnels, d'après son entourage, soit une liste "limitée" par rapport aux 500 invités de François Mitterrand en 1981. Il y aura entre autres les anciens Premiers ministres socialistes et une délégation restreinte de parlementaires corréziens.

A partir de 11h15, François Hollande remontera les Champs-Elysées dans une Citroën DS5 décapotable, puis rendra hommage au Soldat inconnu à l'Arc de Triomphe.

• Des premiers actes "symboles"

Quels seront les premiers actes du président en fonction ? Rendre un double hommage à Jules Ferry et Marie Curie. Un discours de François Hollande est ainsi prévu mardi à 13h45 aux Tuileries, juste après son investiture, devant la statue de Jules Ferry, cet ancien ministre de l'Education de la IIIe République. Puis une visite à l'Institut Curie pour honorer Marie Curie, cette femme de sciences, prix Nobel de physique (1903) et de chimie (1911). A travers ces deux gestes, le nouveau chef de l'Etat entend faire retentir immédiatement les "priorités de son quinquennat", martelées pendant sa campagne, que sont "la jeunesse", "l'éducation" et le respect de la "laïcité".

François Hollande a ensuite prévu de nommer son Premier ministre puis de s'envoler pour Berlin, afin d'y rencontrer Angela Merkel. Seul. "Ce sera un rendez-vous entre la chancelière et moi-même", a-t-il prévenu vendredi.

• Un gouvernement nommé mercredi

François Hollande devrait donc annoncer le nom de son Premier ministre mardi, dans la foulée de son investiture. Mais pour connaître le gouvernement, il faudra attendre mercredi, "sans doute en fin de journée" selon lui.

En pleine crise grecque et alors que la Commission européenne vient de prédire une dégradation des comptes publics plus forte que prévu, François Hollande doit disposer d'une équipe solide et expérimentée.

Pendant la campagne, il s'est engagé à mettre en place une "République exemplaire", excluant toute personne autour de lui "à l'Elysée" ayant été "jugée et condamnée". Il a aussi dit qu'il composerait un gouvernement paritaire, intégrant les nouvelles générations et des représentants de la diversité.

L'exercice est compliqué. Au nom du "rassemblement", le nouveau président va certainement devoir sacrifier des "hollandais" de la première heure, dont certains ne cachent pas leurs inquiétudes. "Ce seront des choix de raison" et non de coeur, avait confié François Hollande pendant la campagne. Il lui faudra régler "les problèmes de personnalités, de sensibilités et d'efficacité", bref, une "matrice à plusieurs entrées", soulignait un autre responsable socialiste.

Ce gouvernement, dans lequel devraient entrer des écologistes, sera probablement remanié en fonction des résultats aux élections législatives des 10 et 17 juin, le pire scénario, brandi par la droite, étant celui d'un troisième tour aboutissant à une "cohabitation".

• Son entrée sur la scène internationale

Dès le lendemain François Hollande s’envolera pour les Etats-Unis. Il est attendu les 18 et 19 mai, au sommet du G8 à Camp David, puis les 20 et 21 mai à celui de l'Otan à Chicago. C'est là que devrait être précisé le calendrier de retrait d'Afghanistan d'ici à la fin 2014, un sujet majeur de désaccord potentiel entre Barack Obama et François Hollande, le Français souhaitant se retirer du pays avec deux ans d'avance, dès la fin 2012.