Concert, photos, discours... le PS a rendu hommage mardi à François Mitterrand.
Les socialistes n'avaient pas ménagé leurs efforts pour célébrer la date symbolique du 30e anniversaire de l'élection de François Mitterrand. Autour de cette opération, flottait un insistant parfum de nostalgie politique.
Mais pour Laurianne Deniaud, présidente du Mouvement des jeunes socialistes, le 10 mai constitue surtout une leçon pour l'avenir. "On a envie de ressentir ce que nos aînés ont ressenti en 2012. Et on est très heureux d’accueillir tous les Français demain".
"On a envie d’être la génération changement", explique-t-elle :
"Pas de nostalgie" pour Martine Aubry
Martine Aubry, elle, avait convié les anciens. Pierre Mauroy, Laurent Fabius et Lionel Jospin : les ex-Premiers ministre socialistes sont passés rue de Solférino mardi. Michel Rocard, lui, était absent de cette commémoration puisqu'il s'est envolé pour le Groenland. "Je n'ai pas de nostalgie. Mais je ne jette pas aux orties ceux qui nous ont passé un certain âge et qui nous ont beaucoup appris, aussi bien dans leurs succès que dans leurs échecs. Il ne faut jamais oublier qu'on est là aujourd'hui parce que d'autres se sont battus avant nous", a déclaré la Première secrétaire.
François Hollande avait lui décidé de se rendre à Château-Chinon, la ville-fief de François Mitterrand. Le député de Corrèze ne se considère cependant pas comme le nouveau Mitterrand. "Il faut être soit même avant de vouloir imiter les autres, reprendre les leçons de l’histoire", a souligné l'ancien numéro un du PS.
25.000 personnes à la Bastille
Pour David Assouline, secrétaire à la communication du PS, il s'agissait plus d'une fête que d'un hommage. "Pas de commémoration pour ce grand moment qui a signifié le changement pour une grande partie de la population française. C’est festif".
La preuve : mardi soir, nombre de camarades se sont retrouvés en backstage lors du concert organisé à la Bastille, pour écouter Alpha Blondy ou Yannick Noah. Ségolène Royal et Martine Aubry, entre autres, étaient présentes parmi les militants et nostalgiques. Selon la police, 25.000 personnes étaient rassemblées en milieu de soirée.
Les organisateurs, le banquier Matthieu Pigasse et l'homme d'affaires Pierre Bergé, qui espéraient 50.000 spectateurs, avaient fait passer le mot d'ordre : pas de discours, pas de prise de parole, ni d'emblème politique, mais une fête contre la "sinistrose".