Nicolas Sarkozy ne parle pas, alors on écoute Brice Hortefeux. L’ancien ministre de l’Intérieur, président de l’Association des Amis de l’ancien président, était l’invité d’Europe 1, jeudi matin, pour évoquer notamment le chiffre des voitures brûlées au Nouvel An, dévoilé par Manuel Valls. Mais pas seulement.
"Avec nous, la délinquance globale baissait, avec le gouvernement actuel, ça augmente". Mardi, Manuel Valls avait justifié l’annonce des chiffres sur la délinquance - abandonnée depuis 2010 par ses prédécesseurs de droite - par "le droit à la vérité. Il est important que l'on connaisse les faits, que l'on ait les chiffres." Brice Hortefeux a justifié, lui, le choix de la précédente majorité, en se félicitant de son propre succès : "j’avais décidé de mettre fin à un palmarès, à un concours stupide, pour éviter les comparaisons. Et cela a marché car les chiffres ont baissé : 3.211 voitures brûlées en moins en 2011 par rapport à 2010. Et au niveau national, il y a eu une hausse cette année, très forte notamment en Ile-de-France." Et de conclure, perfide : "le plus grave, ce n'est pas de commettre une erreur, c'est de persévérer".
>> A LIRE AUSSI : 1.193 véhicules incendiés au Nouvel An
"Je participerai à la manifestation du 13 janvier contre le mariage pour tous". Le sujet pose quelques problèmes à l’UMP, où des voix discordantes se font entendre. Mercredi, Nathalie Kosciusko-Morizet, Axel Poniatowski et Jean-Pierre Raffarin plaidaient ainsi pour "l'union civile, c'est-à-dire les mêmes droits que le mariage, sauf l'adoption et bien sûr la procréation médicalement assistée", quand la ligne officielle est plus stricte.
Brice Hortefeux, lui, a annoncé sa participation "à la manifestation du 13 janvier contre le mariage pour tous". Pour lui, "le débat a été mal engagé. On met en avant des thèmes sociétaux au moment où les chiffres s’annoncent catastrophiques, ne soyons pas dupes ! Je participerai à la manifestation du 13 janvier. Il faut que l’on explique que ne pas être pour le mariage pour tous ne signifie pas que l’on fustige une communauté."
"Sarkozy, deux fois plus efficace que Hollande". C’est plus fort que lui, il ne peut s’empêcher de parler de son ami de trente ans. Interrogé sur la difficile année vécue par l’UMP, Brice Hortefeux relève ainsi que son parti a "perdu les législatives sèchement, avec 4,5 points en moins par rapport au résultat de Sarkozy à la présidentielle." Pourquoi ramener la défaite d’un parti à un homme qui court désormais les quatre coins du monde ? Parce que "dans les enquêtes d’opinion, il est la personnalité française, à gauche comme à droite, perçue comme ayant la plus grande cote d’avenir et surtout, plus important encore, c’est une personnalité jugée deux fois plus efficace que François Hollande !", s’enthousiasme son fidèle lieutenant.
>> A LIRE AUSSI : 2012, l'année à oublier pour l’UMP
Quant à savoir si Nicolas Sarkozy se flatte lui aussi de ces enquêtes, son missi dominici hausse les épaules, mais consent qu’ "il vaut mieux avoir ces nouvelles plutôt que l’inverse, mais il reste fidèle à ce qu’il a dit. C’est un Français parmi les Français, il partage leurs inquiétudes. La politique a été son moteur mais l’expérience, l’âge l’ont encouragé à diversifier considérablement ses centres d’intérêt. Son expérience intéresse le monde et c’est un motif de fierté qu’il soit ainsi sollicité par le monde entier."
"J’ai une totale confiance en François Fillon et Jean-François Copé". Avec Jean-Pierre Raffarin, Brice Hortefeux a été l’un des grands artisans de la sortie de crise à l’UMP. C’est donc d’un œil averti qu’il va regarder les prochains événements au sein de son parti. "Il faut que chacun respecte ses engagements mais j’ai une totale confiance en François Fillon et Jean-François Copé, et peut-être à d’autres d’ailleurs ! Il est indispensable qu’une réflexion soit engagée sur le mode de désignation, les conditions d’organisation et la dénomination de la fonction du responsable", tranche-t-il, avant de rejeter l’idée que les deux ennemis d’hier ne puissent pas se représenter en septembre 2013 : "c’est de leur responsabilité. Je ne vois pas la raison qui les empêcherait de se présenter à nouveau, c’est un choix personnel."