Une com' bien huilée. Une fois de plus, Nicolas Sarkozy entretient la stratégie de l'éternel recours. Et si l'ancien président revenait en politique en prenant la présidence de l'UMP ? L'hypothèse a d'abord été diffusée en "off" par ses plus proches, au lendemain du débarquement de Jean-François Copé, le 25 mai dernier et de l'annonce d'un Congrès en octobre prochain. "La question se pose. S'il veut y aller, c'est le bon moment, il a une bonne fenêtre de tir, il va réfléchir cet été", confiait alors son entourage à l'éditorialiste politique d'Europe 1 Caroline Roux. "Je pars en vacances en juillet et je me décide après", a-t-il glissé à des sénateurs qu'il a réunis dans ses bureaux rue de Miromesnil la semaine passée, selon des propos rapportés par le JDD. La remise sur orbite de Nicolas Sarkozy s'est un peu plus précisée mercredi avec la longue interview donnée par Brice Hortefeux, son plus fidèle lieutenant, au Monde. Une voix parmi d'autres.
L'homme providentiel. Si la situation l’exige, "je serai obligé d’y aller. Pas par envie. Par devoir. Uniquement parce qu’il s’agit de la France", avait confié dans une énième confidence Nicolas Sarkozy. C'était en mars 2013. Plus d'un an après, la stratégie de l'homme providentiel n'a jamais paru autant d'actualité. "La percée du FN, l’effondrement des partis traditionnels, la perte de crédibilité de l’exécutif, vus de la Sarkozie, cela devient un alignement favorable des planètes", résumait Caroline Roux.
Les mots pour le dire. Face à la crise économique et sociale, aux difficultés de la majorité mais aussi à la "crise de l'opposition, tétanisée par la poussée du Front national", "le retour de Nicolas Sarkozy, qui était une possibilité, devient une nécessité", affirme l'ancien ministre de l'Intérieur, porte-voix officieux de l'ancien président, présentant Nicolas Sarkozy comme la meilleure arme anti-FN pour la présidentielle de 2017. Son ami de 40 ans a sans doute oublié les 18% de Marine Le Pen à la présidentielle de 2012.
"L'enjeu, c'est qui sera au second tour de l'élection présidentielle en 2017, peut-être face à Marine Le Pen, peut-être face à François Hollande, et je crois que l'important, c'est que l'opposition républicaine, je l'espère portée par Nicolas Sarkozy, puisse servir de rempart face à l'extrême droite", a de son côté affirmé le jeune loup Geoffroy Didier. "Je crois que face à ces circonstances historiques, il est temps que le devoir appelle Nicolas Sarkozy", a-t-il conclu un brin emphatique.
Flinguer les primaires. Non contents de contester la légitimité du triumvirat, les sarkozystes s'emploient aussi à flinguer le principe des primaires pour désigner le candidat de l'UMP à la présidentielle de 2017. Au risque d'affrontements avec les partisans de cette primaire inscrite dans les statuts de l'UMP, dont François Fillon, Alain Juppé, Xavier Bertrand ou encore Bruno Le Maire, qui veulent tous en être. Brice Hortefeux juge ainsi qu'une telle primaire est "utile lorsqu'il y a une incertitude. Elle devient inutile lorsqu'un choix s'impose naturellement car elle encourage les combats stériles".
Au passage, le lieutenant de Nicolas Sarkozy s'oppose à l'idée d'Alain Juppé d'interdire au futur président de l'UMP de se présenter à cette primaire :"Pourquoi celui qui aurait la responsabilité de notre famille n'aurait pas le droit de nous conduire à la présidentielle ?" fait mine de s'interroger Brice Hortefeux. Car pour l'entourage de Nicolas Sarkozy, c'est clair. Reprendre les rênes de l'UMP permettrait à l'ancien chef d'Etat de peaufiner sa candidature pour 2017. Point barre.
Les inconnus Fillon et Juppé. Sur le chemin de son retour en politique, Nicolas Sarkozy devra toutefois éliminer des concurrents qui n'ont aucune intention de se laisser faire : François Fillon, d'abord, qui a rassemblé mardi les troupes de son association Force républicaine, et prépare activement son programme de candidat. Et son plus sérieux adversaire, ensuite, Alain Juppé, qui ne cesse de grimper dans les sondages alors que l'ancien président commence à décrocher chez les sympathisants UMP.
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