A ceux qui le disent affaibli par les graves incidents de Saint-Aignan et de Grenoble, Brice Hortefeux répond en affichant sa détermination. "L’intolérable ne doit pas être toléré", a martelé le ministre de l’Intérieur mercredi sur Europe 1. "L’intolérable, c’est quand des voyous tirent sur des policiers, sont lourdement armés, comme à Grenoble. C’est lorsque certains entendent faire justice eux-mêmes, s’en prennent à quelques commerces, terrorisent leur voisins, dans une cité extrêmement paisible comme celle de Saint-Aignan. Je le dis : la place des voyous n’est pas dans la rue, elle est en prison."
"Hall d’immeuble par hall d’immeuble"
Brice Hortefeux s’est attardé sur le cas grenoblois, où la police a essuyé des tirs à balles réelles. "A Grenoble, nous avons pris des mesures immédiates, avec une présence massive de policiers, un hélicoptère. J’ai fait venir exprès des membres du Raid et du GIPN. Depuis que ces mesures ont été prises, le calme est revenu. Je les laisserai le temps qu’il faudra", a-t-il assuré, avant d’annoncer : "Et nous allons mener, comme en Seine-Saint-Denis, des opérations de terrain qui sont très précises, avec des visites hall d’immeuble par hall d’immeuble."
"Il ne faut rien lâcher, c’est ce que nous faisons partout", a encore insisté Brice Hortefeux. "Nous sommes en train de reconquérir le terrain. C’est ce que nous faisons à Tremblay-en-France, c’est ce que nous allons faire à Grenoble." Le ministre de l’Intérieur a avancé les résultats de sa politique pour appuyer sa crédibilité. "Dans le combat que nous menons pour assurer la sécurité, nous obtenons des résultats parfois spectaculaires. On observe une baisse des vols, des cambriolages, des escroqueries…", a-t-il énuméré.
"Il reste beaucoup à accomplir"
Le locataire de la place Beauvau a toutefois reconnu, en le nuançant, l’échec en matière de violence aux personnes. "C’est le point noir", a-t-il admis. "Mais c’est un phénomène international, auquel toutes les sociétés modernes sont confrontées. Et même en la matière, nous avons cassé la spirale de la hausse. On est passé d’une augmentation de 4% à une augmentation d’1,5% sur les six derniers mois. C’est un signal très positif. Ceci dit, tout n’est pas réglé, il reste beaucoup à accomplir."
Enfin, Brice Hortefeux a une nouvelle fois expliqué son refus d’organiser un Grenelle de la sécurité, réclamé notamment par Michel Destot, le maire de Grenoble. "J’entends ces mots, "Grenelle" dans un cas, "assises" dans l’autres. Nous en avons assez d’être assis. Nous avons besoin d’action, de résultats. C’est ce que les Français attendent", a déclaré le ministre. "En outre, il n’existe pas de solutions uniformes. Il ne s’agit pas du même problème à Clichy-sous-Bois qu’à Grenoble."