L'INFO. Le premier round d'un combat sanglant. Voilà comment ont été interprétés les sifflets qui ont accompagné le discours d'Alain Juppé, samedi, lors d'un meeting de Nicolas Sarkozy, à… Bordeaux. Certains proches de l'ancien Premier ministre ont tôt fait d'y voir un piège ourdi par les troupes sarkozistes. Mais Alain Juppé a tenu à sonner la fin de la récré, lundi, sur son blog.
"J’ai vu pire. Restons sereins". C'est devenu son outil de communication privilégié. Après avoir annoncé sa candidature à la primaire de 2016 sur son blog, c'est via ce même outil que le maire de Bordeaux a répondu à la polémique naissante. "Les campagnes électorales finissent toujours dans l’effervescence et l’énervement. On l’a vu samedi après-midi à Bordeaux. Il n’y a pas de quoi en faire tout un plat. Pour ma part, j’ai vu pire. Restons sereins", a-t-il déminé en préambule.
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"Indispensable que la future direction clarifie la ligne politique". Mais un peu plus loin, Alain Juppé a souhaité tirer les conséquences de ces sifflets, qui lui ont été adressés sur deux sujets bien précis. Tout d'abord lorsqu'il a évoqué un "rassemblement de la droite et du centre". Sur ce point, le maire de Bordeaux estime qu'il est "indispensable que la future direction de l’UMP clarifie la ligne politique de notre mouvement. Il ne s’agit pas de fusionner des partis. Nous avions réussi à le faire en 2001/2002 avec l’UDF et le RPR. (…) Aujourd’hui l’UDI veut garder sa spécificité. Pas de fusion-absorption donc, mais une alliance sans exclusive, dans le respect mutuel". Et de conclure : "toute autre stratégie serait suicidaire et ouvrirait les portes du pouvoir au FN".
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"Qui pourra voter et selon quelles modalités?". "L'homme politique de l'année" a également essuyé une bordée de sifflets quand il s'est prononcé en faveur de primaires. Et ces primaires, il les veut "largement ouvertes", ce qui veut dire, pour lui, "qu'il ne suffit pas d'avoir sa carte à l'UMP pour aller voter, ça s'adresse à un public beaucoup plus large", a-t-il insisté lors d'un point de presse à la mairie de Bordeaux. Sur ce sujet, donc, "là encore une clarification est nécessaire : qui pourra voter et selon quelles modalités? Le nouveau président de l'UMP devra dire ses intentions. Nous apprécierons alors si ses propositions sont acceptables ou pas", conclut-il dans son billet. Et d'assurer enfin devant les journalistes : "Je ne suis pas en guerre contre Nicolas Sarkozy".
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