Le climat était plutôt tendu, mercredi soir à Lille, pour le dernier débat entre candidats écologistes. Deux heures avant que ne s'ouvre le premier tour de la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts, Eva Joly et Nicolas Hulot se sont clairement affrontés.
Joly à l'offensive
"On m'a accusée de porter une écologie pugnitive" lors du débat à Paris. Mais "l'habit ne fait pas le moine, je suis une femme combative, pas sectaire, déterminée, pas bornée", a d'emblée attaqué Eva Joly. "Ce soir avant toute chose, je suis une femme étonnée que Nicolas ait utilisé contre moi (...) les armes de ceux qui veulent une écologie à genoux et aux ordres des lobbies", "la caricature que tu fais de mes idées ne donnera à personne l'envie de voter pour moi", "tu n'as pas compris les années de lutte que j'ai passées à combattre les intérêts privés des multinationales", a-t-elle lancé, jetant un froid dans la salle.
Soulignant ne pas vouloir "que l'écologie soit centriste" mais "centrale", la candidate a ensuite reproché à Nicolas Hulot "le ticket présidentiel" avec Jean-Louis Borloo dont il a récemment parlé, donnant ainsi un "brevet de respectabilité écologique" à "l'ancien ministre de Sarkozy".
Hulot, la voix nouée
Après ce laïus, Nicolas Hulot est sorti de ses gonds et s'est dit "obligé de sortir de (sa) réserve". "Ni moi, ni mon équipe n'avons eu le moindre propos déplacés sur Eva" qui met "dans ma bouche des propos que je n'ai pas tenus", s'est-il indigné.
"L'écologie de combat, ce n'est pas l'écologie des coups bas ! ", a-t-il fini par fustiger.
A l'applaudimètre, les quelque 400 sympathisants semblaient partagés. Après Toulouse le 6 juin où l'eurodéputée EELV avait marqué des points puis Paris le 9, à l'avantage de l'écologiste vedette, la session à Lille n'a donc pas vraiment permis de départager les deux principaux candidats, aux côtés de l'anti-nucléaire Stéphane Lhomme et de l'élu alsacien Henri Stoll.
D'ici la fin des votes du premier tour (23 juin sur Internet, 24 par courrier), il ne leur reste qu'une semaine pour convaincre. Résultat le 29 juin, avant un deuxième tour jusqu'au 12 juillet si aucun n'obtient 50%. Une chose est sûre : personne ne se risque à un pronostic vu l'afflux de votants (32.896).