INTERVIEW E1 - Valls est "choqué" par l'ampleur de l'affaire Leonarda

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Fabienne Cosnay , modifié à
Le ministre de l'Intérieur a défendu l'action du chef de l'Etat sur le dossier Leonarda.

Manuel Valls ne semble pas rancunier. La semaine passée, le locataire de la place Beauvau a dû affronter de violentes attaques à gauche, sans que François Hollande ne monte au créneau pour le défendre. Aujourd'hui, c'est le président et non plus son ministre de l'Intérieur qui se retrouve en première ligne dans ce qui est devenu l'affaire Leonarda. Et c'est Manuel Valls qui vient prêter main forte à François Hollande.

"Un geste fort de Hollande". Le ministre de l'Intérieur a salué lundi sur Europe 1 le "geste fort" de François Hollande, qui a proposé samedi le retour de Leonarda, seule, en France, sans toutefois préciser s'il était, lui, favorable à un tel retour. "C'est une décision du président de la République, elle a été évoquée avec le Premier ministre, le ministre de l'Education nationale et moi même", a t-il pris soin de souligner. "Les mêmes qui critiquent aujourd'hui auraient critiqué aussi si aucun geste n'avait été fait", a-t-il estimé, jugeant "très injustes les critiques qui sont adressées au président de la République".

"Hollande n'a pas à me protéger". Mais Manuel Valls s'est-il senti suffisamment épaulé dans le dossier Leonarda par le gouvernement et le chef de l'Etat ? "François Hollande n'a pas à me ménager et à me protéger", a commenté le premier flic de France. "Il exerce pleinement son autorité quand il s'agit de rappeler la force de la loi", a-t-il ajouté.

Valls tacle son camp. Alors que la majorité n'a cessé de se fissurer sur le dossier Leonarda, avec en toile de fond, les divisions de la gauche sur les questions d'immigration, Manuel Valls a appelé à la cohésion et au soutien de la politique menée par le gouvernement. "Nous ne pouvons pas créer le désordre dans nos propres rangs, il est essentiel que les socialistes prennent totalement leurs responsabilités et soient autour du président", a martelé le ministre de l'Intérieur. "Nous devons nous retrouver, nous rassembler autour de toutes les décisions du président de la République et du Premier ministre, c'est vrai sur les questions économiques, c'est vrai sur les questions fiscales et budgétaires, c'est vrai sur les dossiers de la sécurité, c'est vrai sur l'immigration et c'est vrai encore une fois sur les décisions prises et annoncées par le président de la République samedi", a insisté Manuel Valls.

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© REUTERS

"Une forme d'indécence". Interrogé sur le dialogue cathodique engagé samedi entre François Hollande et Leonarda, le ministre de l'Intérieur a confié sur Europe 1 "avoir été choqué". "Je dis 'Ça suffit', laissons la, cessons de l'utiliser", s'est exclamé le locataire de la place Beauvau. "Il y a une forme d'indécence, mettre au même niveau l'intervention du président de la République sur le rappel de la force de la loi et cette jeune fille désemparée, c'est inacceptable", a tancé Manuel Valls.

"Pas de retour de la famille". Manuel Valls a au passage exclu tout retour de la famille Dibrani en France, malgré les risques d'insécurité qui pèseraient sur elle au Kosovo. "Il y a une décision de justice qui a été prise en France, elle doit s'appliquer", a d'abord indiqué Manuel Valls. "Le Kosovo est un pays démocratique (…) je fais confiance aux autorités kosovares pour non seulement assurer la sécurité de ses concitoyens mais aussi pour permettre l'intégration de ces familles". Quant à un retour en France de Leonarda, le premier flic de France a invité la famille Dibrani à "réfléchir" à la proposition du président Hollande "hors des caméras" et "de ce cirque médiatique insupportable, qui met en danger non seulement cette famille et cette jeune fille".

>>> L'interview dans son intégralité : 

 

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