Parfois divisée, la majorité s’est trouvé une cause commune : la défense de Thomas Thévenoud. Ce député socialiste est l’auteur d’un rapport prônant une hausse de la TVA dans la restauration. Depuis, il est devenu la cible, entre autres, de McDonald’s, qui récuse les accusations portées à son encontre dans ce texte. Alors ses camarades socialistes prennent fait et cause pour lui.
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La réponse très médiatique de McDo
A la tribune de l’Assemblée nationale, mercredi, Arnaud Montebourg a ainsi fustigé l’attitude de la multinationale, qui s’est offert une pleine page de publicité dans des journaux nationaux pour répondre à Thomas Thévenoud. "Je souhaite vous remercier pour le courage dont vous faites preuve dans la campagne de dénigrement personnalisé [de la part de] la maison McDonald's [qui est] bien injustifiée", a déclaré le ministre du Redressement productif. Thomas Thévenoud, lui, se demande, le même jour, "combien on aurait pu créer d'emplois chez McDo France avec la campagne de pub qu'on a lancée contre [lui]".
Le roi du hamburger n’a pas répondu à cette question, mais a repris point par point les chiffres avancés par l’élu socialiste, qui a calculé que le groupe, du fait de la baisse de la TVA à 5,5%, a réalisé un gain net de 19 millions d'euros par an, aux frais du contribuable. Faux, assure McDo. "C'est en fait un solde négatif de 33 millions d'euros pour l'enseigne et ses franchisés qui est la réalité", a estimé l’expert comptable de Ronald.
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"Ce député, c'est son premier mandat, ça sera sans doute son dernier"
Les dénégations de McDonald’s n’ont en tout cas convaincu personne dans la majorité. Outre Arnaud Montebourg, c’est l’ensemble des socialistes qui ont pris fait et cause pour leur collègue, très applaudi mercredi en séance. "Concernant les bénéfices que la fameuse enseigne du hamburger a retirés de ce cadeau de l'ère Sarkozy, le rapport ne fait que reprendre les chiffres qu'elle lui a fournis. Soit elle lui a menti, soit sa publicité cherche à induire le consommateur en erreur", ont écrit les députés socialistes dans un communiqué.
Leur chef de file, Bruno Le Roux, a de son côté promis que "s'il y a des expressions de pressions ou de menaces, on ne laissera pas faire", qualifiant le rapport de Thomas Thévenoud de "travail sérieux" et "factuel". Le député de Seine-Saint-Denis fait ici allusion à une petite phrase lâchée mardi matin au micro d’Europe 1 par André Daguin, président du conseil de surveillance de l’Union des métiers de l’industrie et de l’hôtellerie : "Ce député, c'est son premier mandat, ça sera sans doute son dernier, on y veillera". Thomas Thévenoud va avoir besoin de soutien.