"La France est un pays où il n'y a pas de place pour la burqa, où il n'y a pas de place pour l'asservissement de la femme, sous aucun prétexte, dans aucune condition et dans aucune circonstance", a assuré Nicolas Sarkozy, jeudi à La-Chapelle-en-Vercors, dans un discours qui devait, à l'origine, être consacré à l'agriculture. Il a en fait porté, comme l'avait annoncé Europe 1, sur le débat ouvert par son ministre Eric Besson autour de l'identité nationale.
"La France est un pays où il n'y a pas de place pour la confusion du spirituel et du temporel, la France est un pays de tolérance et de respect, mais elle demande aussi qu'on la respecte", a poursuivi le chef de l'Etat. Sur ce thème du voile intégral, une mission parlementaire, présidée par André Gerin (PCF) et dont le rapporteur est Eric Raoult (UMP), a été mise en place par l'Assemblée nationale début juillet.
"La France est un pays où l'on ne demande à personne d'oublier son histoire et sa culture, mais elle demande à ceux qui veulent lier leur sort au sien de prendre aussi son histoire et sa culture en partage", a martelé Nicolas Sarkozy avant d'ajouter : "La France ne se pense pas comme un juxtaposition de communautés ou d'individus". "La France n'est pas seulement une communauté d'intérêts", selon lui. "Devenir français, c'est adhérer à une forme de civilisation, à des valeurs, à des moeurs".
Enchaînant les exemples , il a estimé qu'on ne pouvait pas "vouloir bénéficier de la Sécurité sociale sans jamais se demander ce que l'on peut faire pour son pays" ou "vouloir bénéficier des allocations chômage sans se sentir moralement obligé de tout faire pour retrouver du travail".
Avec ce discours, Nicolas Sarkozy est rentré de plain-pied dansle débat sur "l’identité nationale"."A force d'abandon, nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions. A force de cultiver la haine de soi, nous avons fermé les portes de l'avenir. On ne bâtit rien sur la haine de soi, sur la haine des siens et sur la détestation de son propre pays", a insisté Nicolas Sarkozy. "Voilà pourquoi nous devons parler de notre identité nationale. Ce n'est pas dangereux, c'est nécessaire", a encore plaidé le chef de l'Etat.
> Où en est la mission parlementaire sur la burqa ?