Comme tous les couples, celui formé par Jean-Marc Ayrault et François Hollande n’échappe pas à la règle : quand il y a des problèmes, on a vite fait de rendre l'autre responsable. Alors que le Président et son Premier ministre battent des records d’impopularité, de la friture apparaît sur la ligne entre l’Elysée et Matignon, selon Caroline Roux, éditorialiste à Europe 1.
Les tensions les plus récentes sont apparues au sujet du choix des têtes de liste socialistes aux européennes. D’abord celle de Vincent Peillon dans le Sud-Est. Selon un député socialiste, Jean-Marc Ayrault aurait souhaité que François Hollande bloque la candidature du ministre de l’Education, en charge de l’explosif dossier des rythmes scolaires. Mais François Hollande a comme souvent laissé faire. Autre motif de bisbilles : dans la région Centre, Matignon souhaitait pousser un conseiller politique du Premier ministre. Mais dimanche soir, l’Elysée a tranché en faveur de l’un de ses hommes.
A qui la faute ? Dans l’actuel climat délétère, un ministre glisse qu’il y a toujours la tentation de faire passer la responsabilité "de l’autre côté de la Seine". Pour rappel, Matignon est situé rive gauche, alors que l’Elysée se trouve rive droite. Selon un proche de Hollande, le Premier ministre trouve que le président est trop branché sur la télé, sur les infos, et qu’il s’enflamme trop vite sur les sujets. Et l’Elysée s’agace naturellement quand les sujets ne sont pas traités assez rapidement par Matignon. Dans ce récit, on sent surtout un climat électrique entre les deux entourages de responsables sous pression.