"Oui, il y aura bien un candidat du Parti socialiste" dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, celle de François Bayrou : Martine Aubry, l'actuelle première secrétaire du PS, a fait une mise au point sans ambiguïté mercredi à la sortie d'un conseil politique du PS. "François Bayrou a pris une position de valeurs, conforme à ce qu'il est et à ses engagements", a-t-elle ajouté. "Il n'y a pas de service rendu, on ne fonctionne pas comme ça".
Pourtant, plusieurs ténors du PS, Ségolène Royal, Pierre Moscovici et Laurent Fabius, avaient proposé de laisser la voie libre au candidat du MoDem, en ne mettant pas sur sa route un adversaire socialiste. Un "geste d'élégance" évoqué après la décision de François Bayrou de voter "à titre personnel" François Hollande lors du second tour de l'élection présidentielle.
"C'est inadmissible !"
Mais un vent de rébellion soufflait du côté de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques. Nathalie Chabanne, la candidate désignée par les militants PS, avait prévenu qu'elle ne comptait pas se laisser faire. "Je suis la candidate du PS sur la 2e circonscription", s'emportait mercredi matin Nathalie Chabanne au micro d'Europe 1. "Je me suis tout simplement dit qu'ils ne connaissaient pas le département. Les conseillers généraux MoDem ont tenu le département avec les conseillers généraux UMP", ajoutait-elle , avant de préciser que François Bayrou n'était "absolument pas l'allié du Parti socialiste".
Un avis que partageaient les militants socialistes rencontrés par Europe 1 avant l'annonce de Martine Aubry. "D'un seul coup, parce que Monsieur Bayrou a dit, à titre personnel, qu'il voterait François Hollande, ce dont on n'est pas sûr, on devrait lui laisser la porte grande ouverte ?", s'indignaient Michel et Guy. "C'est inadmissible ! Intolérable !", poursuivaient ceux qui combattent le candidat MoDem depuis plus de trente ans.